Aussi cynique que cela puisse sembler, je suis pour faire de Tchernobyl un symbole, comme celui d'Hiroshima, tout comme j'ai, en tout cas, essayé de faire d'Hiroshima un symbole. Il était parfaitement légitime qu'à mon insu on ait forgé, à partir de mon slogan « Hiroshima est partout », le slogan « Tchernobyl est partout ». Ce second slogan a même un sens encore plus fort que le premier : « Hiroshima est partout » signifiant : « Ce qui s’est passé à Hiroshima, cela peut aussi se passer en n’importe quel autre lieu du globe ». « Tchernobyl est partout » signifie en revanche : s’il arrive un malheur dans un seul lieu comme Tchernobyl, alors ce malheur peut « co-arriver » partout, c’est-à-dire n’importe quel point de la Terre. Cela devient alors, d’une certaine manière, une « épidémie ».