Qu'est-ce qui maintient éveillé leur intérêt pour les mythes antiques une époque qui, dominée par la raison et la technique, ne laisse en réalité presque aucune place au monde des contes et des myhes ?
La réponse est simple : dans les mythes classiques, on ne traite rien de moins que tout ce qui constitue la nature humaine, l'existence, la société et sa culture - le plus souvent encore projeté sur les dieux auxquels, on le sait, rien de ce qui était humain n'était étranger.
Elle se figea alors de colère il n'y avait pas le moindre souffle d'air pour animer ses cheveux ; le sang s'échappa de son visage ; les yeux étaient immobiles au-dessus de ses joues affligées ; il n'y avait plus aucune vie dans le tableau qu'elle offrait ; le sang s'arrêta de battre dans ses artères, sa nuque se tourna, son bras tressaillit, son pied ne bougeait plus ; l'intérieur de son corps était lui aussi devenu pierre froide.
Rien ne vivait plus en elle, sinon ses larmes ; celles-ci coulaient sans arrêt de ses yeux de pierre. Le rocher qu'elle était devenue fut alors soulevé par une puissante tempête qui l'emporta dans les airs, lui fit franchir la mer et ne la déposa pas avant d'être arrivé dans l'ancienne patrie de Niobé, en Lydie, dans les montagnes sous les roches du Sipylos.
Niobé y resta attachée tel un bloc de marbre au sommet de la montagne, et aujourd'hui encore le marbre est baigné de larmes.
Mythe de Niobé
(les légendes de Troie)
Le cycle de légendes le plus célèbre de l'Antiquité grecque : les histoires qui concernent Troie racontent tout ce que peuvent réserver les destins des hommes, et ce à quoi se laissent entraîner les dieux qui présentent des traits trop humains.