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Citations de Gustave Courbet (13)


Gustave Courbet
Ne jamais un seul instant mentir à sa conscience, ne jamais peindre, fut-ce grand comme la main, dans le seul but de plaire à quelqu'un ou de vendre plus facilement.
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Gustave Courbet
Je n'ai jamais eu d'autres maîtres que la nature et mon sentiment.
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Gustave Courbet
Je préfère peindre des yeux humains plutôt que des cathédrales - l’âme d’un être humain - même les yeux d’un pitoyable gueux ou d’une fille du trottoir sont plus intéressants à mes yeux.
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Gustave Courbet
Savoir pour pouvoir, telle fut ma pensée. Etre à même de traduire les mœurs, les idées, l'aspect de mon époque, selon mon appréciation ; être non seulement un peintre mais encore un homme ; en un mot faire de l'art vivant, tel est mon but.

Extrait de la Préface du catalogue de son exposition en 1855, intitulée Le réalisme.
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Gustave Courbet
30 avril 1871
Malgré tout ce tourment de tête et de compréhension d’affaires sociales auxquelles je n’étais pas habitué, je suis dans l’enchantement. Paris est un vrai paradis! Point de police, point de sottise, point d’exaction d’aucune façon, point de dispute. Paris va tout seul comme sur des roulettes. Il faudrait pouvoir rester toujours comme cela. En un mot, c’est un vrai ravissement.
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Gustave Courbet
Monsieur le Ministre,

C’est chez mon ami Jules Dupré, à l’Isle-Adam, que j’ai appris l’insertion au Journal officiel d’un décret qui me nomme chevalier de la Légion d’honneur. Ce décret, que mes opinions bien connues sur les récompenses artistiques et sur les titres nobiliaires auraient dû m’épargner, a été rendu sans mon consentement, et c’est vous, Monsieur le Ministre, qui avez cru devoir en prendre l’initiative.
Ne craignez pas que je méconnaisse les sentiments qui vous ont guidé. Arrivant au ministère des beaux-arts après une administration funeste qui semblait s’être donné à tâche de tuer l’art dans notre pays, et qui y serait parvenue, par corruption ou par violence, s’il ne s’était trouvé çà et là quelques hommes de cœur pour lui faire échec, vous avez tenu à signaler votre avènement par une mesure qui fit contraste avec la manière de votre prédécesseur [le maréchal Vaillant, ministre de la Maison de l’empereur et des beaux-arts]. Ces procédés vous honorent, mais permettez-moi de vous dire qu’ils ne sauraient rien changer ni à mon attitude, ni à mes déterminations.
Mes opinions de citoyen s’opposent à ce que j’accepte une distinction qui relève essentiellement de l’ordre monarchique. Cette décoration de la Légion d’honneur, que vous avez stipulée en mon absence et pour moi, mes principes la repoussent. En aucun temps, en aucun cas, pour aucune raison, je ne l’eusse acceptée. Bien moins le ferai-je aujourd’hui que les trahisons se multiplient de toutes parts, et que la conscience humaine s’attriste de tant de palinodies intéressées. L’honneur n’est ni dans un titre, ni dans un ruban : il est dans les actes, et dans le mobile des actes. Le respect de soi-même et de ses idées en constitue la majeure part. Je m’honore en restant fidèle aux principes de toute ma vie : si je les désertais, je quitterais l’honneur pour en prendre le signe.
Mon sentiment d’artiste ne s’oppose pas moins à ce que j’accepte une récompense qui m’est octroyée par la main de l’État. L’État est incompétent en matière d’art. Quand il entreprend de récompenser, il usurpe sur le droit public. Son intervention est toute démoralisante, funeste à l’artiste, qu’elle abuse sur sa propre valeur, funeste à l’art, qu’elle enferme dans des convenances officielles et qu’elle condamne à la plus stérile médiocrité. La sagesse pour lui est de s’abstenir. Le jour où il nous aura laissés libres, il aura rempli vis-à-vis de nous tous ses devoirs.
Souffrez donc, Monsieur le Ministre, que je décline l’honneur que vous avez cru me faire. J’ai cinquante ans, et j’ai toujours vécu libre. Laissez-moi terminer mon existence, libre ; quand je serai mort, il faudra qu’on dise de moi : celui-là n’a jamais appartenu à aucune école, à aucune église, à aucune institution, à aucune académie, surtout à aucun régime, si ce n’est le régime de la liberté !
Veuillez agréer, Monsieur le ministre, avec l’expression des sentiments que je viens de vous faire connaître, ma considération la plus distinguée.

Gustave Courbet.
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"Les casseurs de pierres" devait disparaître en 1945 dans la nuit du 13 au 14 février avec d'autres œuvres, lors des bombardements de la ville de Dresde et pendant un transport de mise en sécurité de 154 peintures, entre la Dresde Gemäldegalerie et le château de Wachau. Ce tableau fait partie des plus de 500 peintures qui ont disparu des cimaises des musées de Dresde pendant la deuxième guerre mondiale.
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Gustave Courbet
Quand je serai mort, il faudra qu'on dise de moi: celui-là n'a jamais appartenu à aucune école, à aucune église, à aucune institution, à aucune académie, surtout à aucun régime, si ce n'est le régime de la liberté.
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Gustave Courbet
Lettre à Francis (ami écrivain) et Marie Wey – Ornans, vers le 30 octobre 1849
Chers amis,
Je suis un peu comme le serpent, la torpeur m'est très familière. Dans cette sorte de béatitude on pense si bien ! Puis il est si doux de penser aux gens qu'on aime sans avoir besoin de leur dire.
Quand je suis rentré à Ornans, ma ville natale, j'arrivais à pied de Besançon. Mes amis étaient venus sur la route à ma rencontre. Ils dînaient tous chez nous et voilà qu'au dessert Promayet sort, ses musiciens répétaient encore à la mairie, alors ils vinrent me donner une sérénade, suivis d'une grande partie de la population. Promayet, qui était chef d'orchestre, m'avait ménagé une surprise : il avait arrangé mes romances en symphonie qu'ils exécutaient fort agréablement. Je vous tiens quittes de mon allocution. Je les invitai à venir boire ; voila notre maison pleine. Il me fallut leur chanter mes romances, puis on dansa jusqu’à 5 heures du matin. Je vous laisse à penser si je dus embrasser du monde et recevoir des compliments dans toute la ville.
Enfin, il paraît que j'ai bien honoré la ville d'Ornans.
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Le grand théâtre des passions, qu’il s’agisse de politique, de philosophie ou de religion, intéressera Courbet juqu’à sa mort, le dernier jour de l’année 1877. Une illustration particulière en est donnée avec la section sur le « Fait religieux » où l’on découvre un homme écartelé entre les images de foi qu’il peignit dans sa jeunesse (notamment des copies faites au musée du Louvre) et ses propres tableaux anticléricaux (comme le Retour de la conférence avec ses curés saouls). Homme de contradictions mais homme entier, Courbet s’investira à plein pour marquer l’opinion de son temps. Sa participation à la Commune, dont les conséquences assombriront ses dernières années, en est la parfaite illustration.
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Nature humaine, ensuite. Courbet, en cette époque de transition, de passage de l’économie rurale à l’industrialisation, s’intéresse à l’activité des hommes. Républicain de cœur, il suit les conquêtes de la révolution de 1848 et la réalité sociale de l’époque transparaît dans certaines de ses tableaux, comme dans L’Enterrement à Ornans. Il retranscrit la division du corps social en classes dans Les Paysans de Flagey, Les Casseurs de pierre ou Les Demoiselles de village. Dans le tableau-manifeste qu’est L’Atelier de l’artiste, il se décrit au cœur de la société : « Je suis au milieu peignant, à droite sont les amis, les travailleurs, les amateurs du monde de l’art. A gauche, l’autre monde de la vie triviale, le peuple, la misère, la pauvreté, la richesse, les exploités, les exploiteurs ; les gens qui vivent de la mort. » Le tableau sera refusé à l’Exposition universelle. La nature humaine, c’est aussi, évidemment, la femme, un thème que Courbet abordera de très nombreuses fois, tout à la fois aliment des rêves, objet de désir charnel, source de souffrance. Il osera la représenter dans une nudité scandaleuse pour l’époque, et qui choquera encore un siècle plus tard.
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Nature au sens propre, d’abord. On sait l’attachement de Courbet pour les paysages de sa région (que l’on peut d’ailleurs apercevoir des fenêtres du musée, qui n’est autre que sa maison natale), pour les forêts, pour les les rives ombragées et sauvages de la Loue, qu’il fréquentait chaque automne, même après son installation à Paris en 1839. Mais Courbet est également attiré par la mer, la Méditerranée qu’il rencontre en même temps que son mécène Bruyas de Montpellier, ou la côte normande, cette « mer sans horizon » qu’il découvre au Havre en 1841 et qu’il visitera assidûment à la fin des années 1860. Courbet peint sur le vif, en grande quantité. Ainsi, de 1864 à 1868, il réalise près de 180 scènes champêtres dans la vallée de la Loue. Marqué par les écoles du Nord et « n’ayant eu pour Maître et pour guide que (son) sentiment », il introduit un réalisme nouveau dans la peinture de paysage, qui n’est plus celle, idéalisée, des pâtres de l’Antiquité. Dans ce cadre, les animaux sont présents : Courbet pratiquait la chasse et assimilait les bêtes sauvages à ce grand ensemble de terre et d’eau, de forêts et de cascades qui forme l’environnement de l’homme.
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