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3.57/5 (sur 15 notes)

Nationalité : France
Né(e) à : Metz , le 21/12/1859
Mort(e) à : Paris , le 05/09/1936
Biographie :

Gustave Kahn, né à Metz le 21 décembre 1859 et mort à Paris le 5 septembre 1936, est un poète symboliste et critique d'art français. Il est connu sous les pseudonymes : Cabrun, M. H., Walter Linden, Pip et Hixe.

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L’émission « Poètes oubliés, amis inconnus », par Philippe Soupault, diffusée le 3 avril 1960 sur France Culture.


Citations et extraits (39) Voir plus Ajouter une citation
LA TAPISSERIE DES OUATRE ÉLÉMENTS

I L'EAU


…Et les Néréïdes reprennent ce rouet
à l'accent si félin, si doux, que l'on entend
quand la voix colère de l'autan
n'effarouche pas l'éphémère,
ce rouet si ronronnant, ce fil d'herbe si parfumé,
que les pilotes croient respirer
quand cette aube s'élève des vagues de la mer
l'odeur lointaine des îles enchantées,
que les vivats de découverte
s'élancent, avec le rêve des lingots rapportés
vers les pontons rongés de mousses vertes.

Et qu'importe ! ceux-là passent.
Les belles nymphes sont immortelles,
comme le thyrse et le caducée,
comme la vague, comme la dentelle
de l'herbe, et l'ouate des nuées,
comme la roche aux repos noirs sous l'ondée
arc-en-ciélée par le même soleil,
comme le vin pourpre ou le vin vermeil
ou les chaînes de Prométhée.
Ils se penchent, c'est de l'ombre ; ils crient, c'est de l'écho ;
Ils meurent, c’est du silence ; ils chantent, c’est une phrase
à la beauté sereine du soleil et des flots.

Encore un regard à la fraîche toilette,
car voici les Tritons, ivresse, beauté, force
apportant les plus odorantes cassolettes,
et les nacres, peintes sur leur torse
qui viennent amuser les déesses
et persuader leurs agiles traîtresses.

p.84
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LA PRINCESSE CLAIR-DE-LUNE


La princesse Clair-de-Lune, argentine en robe rosée,
cueille au matin frais la rosée
aux coupes de fleurs pourpres et de fleurs amarantes
qui vibrent légèrement, au vent du matin frais
hors leurs cornets de porcelaines à guirlandes
de fleurs d'émails transfigurées.

Une jonque blanche à la calande
d'un étang sommeillant parmi le vert d'aurore,
de larges feuilles où perle la rosée
en courses de mobiles insectes de diamants,
attend, flottante un peu, à l'amarre couleur d'or;
au pavillon d'ébène, la neige d'un grand store
abrite les suivantes aux clairs yeux d'aimants.

Aux branches roses d'un arbre en fête
scintillent des trilles d'oiselets.
Les bagues aux mains prestes de la princesse
rient du vol éclatant des roitelets,
cependant qu'en la brise légère comme de gaze
elle enclôt la goutte du sourire en fête
de chaque fleur, de chaque petite âme de liesse
qui s'essore de chaque blanc vase.

Le matin radieux, les mains pleines de couronnes
qu'il tresse aux parterres solaires
descend vers la princesse, et déjà voici l'heure
qu'après l'hommage vif que lui tend la lumière
la petite princesse rentre aux tissus des tentes,
pour, loin du jour violent dont l'incendie claironne,
écouter les guitares en buvant la rosée
aux arômes limpides de fleurs distillées.

p.220-221
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XVI


Une figure d’ange d’ébène
aux ailes de solide métal d’or
s’est levée sur mon cœur qui dort
empreint du rêve doux de sa chaîne,
et de larges yeux surhumains palpitent
comme des gisements d’amour à tréfonds d’âmes ;
s’allument florales de colossales pépites
d’un métal fluide et dense plus pur que l’or.

La voix retentit comme un hymne paré d’étoiles
parmi les drapeaux et les miroirs de fête ;
des cadences de marteaux géants dans des forges
hantées de chanteurs athlètes
s’allument, frissonnent, sonnent et s’estompent
pour faire place au chant doux des harpes.
Pas des géants aux chansons douces d’amour, passez
sur le rêve de mon cœur joyeux d’être enchaîné.

Des essaims de magiciens incantent :
paraissez, phosphorescences dorées,
symbole des enlacements,
chant battant des orgueils d’amants.

Des essaims de magiciennes chantent.
Illuminez, beauté,
la terre éparse de lacs d’étoiles,
la terre semée de bals de lumières
et des courses d’œgipans parmi les toiles
aranéennes des grands taillis dormants
où se jouent les lignes des lèvres qui chantent.

P.32-33
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Sur le tard, vers le déclin de Boucher, les critiques de Greuze, au moment où on exigera delà peinture une pensée, une anecdote à portée morale, quelque chose comme une scène de drame, reprocheront à Boucher sa complication, encore que dans les scènes dramatiques de Greuze la figuration autour des personnages principaux ne laisse point d'être nombreuse. A ce moment, le goût du public aura changé ; Boucher, lui, suit et sert le goût de ses contemporains immédiats ; lorsqu'il emplit de spectacle tous les coins de la toile, il leur donne l'art souple et tout enjolivé qu'ils demandent; parmi les cartouches dorés, les chantournements des cadres, sur des horizons agrestes, sur le fond des verdures, sur l'éboulis du nuage ou l'oreiller chaud des draperies pourpres, il leur peint des Corps de femmes.
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LA TAPISSERIE DES OUATRE ÉLÉMENTS

I L'EAU


Sur un grand divan, soie d'argent
et grandes fleurs bleues sur le fond crémeux
et ses mains égrenant des perles,
bouquet du matin diligent
voici Thétis inconsolée.
Ses cheveux sont ondés comme la vague déferle
par un temps doux de belle arrivée
et ses yeux verts, languides, sont une caresse
même en ce temple de grâces paresseuses,
et les Néréides aux tresses emperlées
l'entretiennent des nouvelles
que les mouettes à tire d'aile
apportent des terres fabuleuses.
Le bon seigneur Neptune est encore irrité !

Les fils des hommes, ces mécréants, dans la puissance
qu'ils tiennent d'obscurs Titans
infatués de courte science,
conquièrent sur la mer des lisières d'une coudée
ou deux ou trois, et loin qu'on puisse s'élever
comme autrefois
en face le sable blanc sur la mer sans limite
vers la plaine onduleuse et rase,
de grandes digues comme des terrasses
se dressent, et voici la terre masquée
et l'on voit, au lieu du vert de ses prairies
ou du large velours de ses moissons jaunies,
la pierre d'ennui de ses quais.

Le bon seigneur Neptune est encore irrité !
Voici les lourds bateaux cheminant vers les îles
où l'on pouvait encore s'ébattre en liberté,
et se fâcher serait grave ; les bateaux brisés
laissent vers les Edens sous-marins crouler
de si pâles faces de noyés
qu'en l'intérêt de nos splendeurs,
il vaut mieux que ces vainqueurs d'une heure
passent sur nos fêtes, avec tranquillité.
Les ignorer, c'est un châtiment
suffisant pour notre divinité.
Ah! qu'ils en seraient amants,
s'ils savaient encore lire notre enchantement !...

p.81-82-83
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Chansons
XIX


Celle qui t’aime a dit aux vents :
Passez par le front des futaies,
écoutez les ténèbres des cités,
murmurez des appels à l’Orient et l’Occident
et sa voix vous répondra… Moi.

Celle qui t’aime dit à la mer :
Vos flux et vos reflux et vos marées,
ce lent déroulement de vos baisers sur le rivage,
les bourrasques de vos colères sur le rivage,
comme son âme sur ma bouche — ô mer.

Celle qui t’aime dit à son âme :
Mes fiertés, mes marches hautaines,
nos fuites dans la forêt, les baisers
perdus pour lui, perdus pour moi,
mon âme, un jour tu les lui rendras.

P.45
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XXIII


Toutes chansons au bois résonneront ;
tous les printemps vert pâle fleuriront,
toute banquette au bois s’enchantera de liserons,
le rire par le bois tarira.

Croyez en la voix des pauvres bûcherons ; —
toutes chansons au bois se flétriront,
dans les baisers froids du printemps vert pâle,
tout le bois frilera.

Oubliez les chansons des pauvres bûcherons,
octobre vert pâle passera sur les bois,
toute banquette au bois s’enchantera de liserons,
le rire par le bois trillera.

Toutes chansons au bois résonneront ;
tous les autommes pâles y béniront
les idylles des pauvres bûcherons ;
par les lamentos des automnes vert pâle
tout le bois, tout le bois rira.

p.50-51
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LA COUPE


Dans cette coupe d'onyx
griffue d'ébène par une chimère
l'éphémère flot du Styx
passe et s'écoule vers la mer ;

la mer creuse où les voiles vertes
des espérances sont en panne
dans la bonace aux doigts inanes ;
le ciel bâille comme plaie ouverte.

De rouges gouttelettes à la coupe d'onyx
tombent et s'effacent
et le songe noir seul montre sa face
au fond de la coupe, et son regard fixe.

p.52
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A l’attaquer ainsi, tout en louant sa beauté, ils ont eu nécessairement beaucoup de génie ou de talent, car toute leur âme leur fournissait pour cette campagne leurs souvenirs les meilleurs, comme leurs rancunes les plus acérées. Le caricaturiste de la femme est presque toujours un amoureux de son modèle. Presque toutes les belles estampes qu’on a faites contre elle ont été dessinées avec amour ou avec fureur. Les Muses obéissent également à Venus ou à Némésis. De là une oeuvre énorme, de là un colossal labeur, un amoncellement de beaux dessins et cela nous a permis de réunir, pour le faire passer sous les yeux du lecteur, une admirable collection d’images, où toutes ces variétés d’amour et de haine, où toutes ces nuances de colère et d’admiration sont représentées.
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Boucher est un peintre-né; il est un enfant de là balle. Son père, Nicolas Boucher, maître-peintre, époux d'Élisabeth Lemesle, n'a pas laissé de traces de son talent. F. Villot, dans le catalogue du Louvre, considère Nicolas Boucher comme un dessinateur de broderies: c'est peut-être Nicolas Boucher qui fait, dans le Mercure de France de février 17 cette annonce : Le sieur Boucher, marchand d'estampes, demeurant place du Vieux-Louvre, proche les appartements de la reine, aux maisons de M. Capperon, vend toutes sortes d'estampes nouvelles, gravées par les meilleurs auteurs, encadrées avec verres blancs et sans être encadrées, et fait et vend aussi toutes sortes de dessins des plus à la mode pour meubles et broderies.
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