Il aurait pu parler des chambres sans chauffage, des douches à l'eau froide, de l'électricité qu'il fallait économiser, des vêtements achetés au marché aux puces de Montpellier. Mais une telle description aurait semblé plus misérabiliste qu'elle ne leur paraissait alors. Comment faire comprendre à son fils - qui avait grandi dans l'aisance - qu'ils n'avaient pris conscience de leur pauvreté qu'au lycée, quand ils avaient côtoyé des enfants de notables et de commerçants, qui possédaient un cyclomoteur, qui disposaient chez eux d'une chaîne hi-fi, d'une télévision couleur, du téléphone?