Je sors de l’histoire de l’intendant Bigot, une brique en deux volumes (empruntée à la bibliothèque) publiée en 1948 par l’historien Guy Frégault. Un travail de recherche monumental ! On suit l’homme et son règne quasiment au jour le jour ! Si bien documenté ! Bigot a été un profiteur encore plus vorace que tous ceux qui l’avaient précédé dans la centaine d’années avant lui. (Frégault croit que le dernier «vrai» avait été Talon 1665-1672) Souvent occupé à faire la fête, à aimer ses maîtresses mais surtout à jouer aux cartes à l’argent (le pharaon), Bigot avait monté un réseau d’importations qui l’a beaucoup enrichi. Lors de la «menace» des Anglais en 1759, celui-ci s’était fait construire un abri sous la demeure de son amie de cœur ! Bigot, après la conquête, a été emprisonné à la Bastille quelques années, jugé coupable de corruption. Il a payé des amendes qui ne se sont même pas rendus aux autorités, chacun dans la hiérarchie prenant sa cote. Le régime français était en décrépitude ! Il est mort plus de 10 ans plus tard alors qu’on avait perdu sa trace… L’historien estime que la France a simplement considéré la Nouvelle-France comme une colonie avec qui faire du commerce plutôt que d’en faire un vrai pays satellite.
Ce roman de Dino Buzzati traite de façon suggestive et poignante de la fuite vaine du temps, de l'attente et de l'échec, sur fond d'un vieux fort militaire isolé à la frontière du « Royaume » et de « l'État du Nord ».