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Citation de sandyloh


Les matins de janvier en Périgord sont toujours brumeux et glacés, et je m'imagine sans peine le tableau de cette frêle jeune fille de vingt ans, frissonnante dans ses pauvres habits et s'efforçant de réchauffer, dans le hall ouvert à tout vent de cette halte campagne,un nourrisson de deux mois...
... Ce retour au bercail était si pitoyable que j'ai su, bien plus tard, par ma tante que ma pauvre mère avait pleuré pendant plus de trois jours. Heureusement la rudesse paysanne ne s'accommode pas des pleurs, il faut accepter son destin et faire face, c'est ce qu'elle fit ; elle restait en Périgord jusqu'à mon sevrage, me laisserait à la maison et repartait gagner sa vie à Paris...
... Elle revint pourtant, pendant les années qui suivirent, ... mais j'étais trop petit et trop peu attaché à elle pour m'en souvenir...
... L'hiver suivant, elle revint encore quelques jours, mais elle prit froid dans l'impitoyable gare du Buisson et attrapa une pleurésie, ...
.... Elle revint aux Landes et s'alita...
... Je revois avec une grande netteté son visage émacié et ses grands yeux noirs pleins de larmes qui me fixaient ; on m'inclina vers elle pour que je l'embrasse, elle était en transpiration, on me retira vivement, on m'habilla et on me confia à des voisins...
... Je restais seul, orphelin de tout, en compagnie de mes oies, sans conscience de mon état et sans chagrin.
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