POÈTE EN GRONINGUE
Pour Rutger Kopland
Songer à partir, disait-il, et c'était encore
sous les mots du poème comme une barque
quand le soleil se noie au milieu du lac,
juste là où le vent n'élargit plus
les cercles, une barque frêle et qui
fait mine de vouloir s'en aller, va, revient,
et l'eau proteste contre la proue, et personne,
personne pour comprendre et traduire cela :
que de si petites vagues - rêves, souvenirs, peurs
d'enfant - aient toujours raison de nos plus fiers
élans, de nos désirs d'échapper au reflux.
Personne, sinon celui qui parle de partir
et cherche encore un endroit pour rester.