Pour lire un poète, d'abord ouvrez-le n'importe où. N'hésitez pas à sauter de page en page ; comme un piaf, il est dans son "arbre généalogique". Il vous dira trois mots d'envol ici, là quelques brindilles à faire un nid d'amour, plus loin l'ivresse d'une pluie bienfaisante, à moins qu'il ne s'agisse d'un feu au creux de ses mains dans l'espoir de réchauffer vos pieds.
Si tu veux me lire, ouvre-moi n'importe où.
Le livre est blanc, le temps que tu ne l'ouvres.
Bien souvent l'on ne sait combien certains êtres nous accompagnent que lorsqu'ils ne sont plus. Leur absence nous fait cruellement sentir à quel point désormais ils nous manquent-ce dont nous n'avions cure de leur vivant.
Si tu veux me lire, ouvre-moi n'importe où.
Le livre est blanc, le temps que tu ne l'ouvres.