Pendant longtemps, ce que je savais du Vernet se limitait à ce que j'en avais lu. Et notamment dans ce livre magnifique et terrible d'Arthur Koestler, « La Lie de la terre », où il raconte sa détention au camp, dans les premières années de la guerre.
D'où l'image que j'en avais : celle d'un camp de concentration épouvantable, où les conditions de vie, selon Koestler, étaient pires encore que celles de ses équivalents allemands. Un lieu où l'on avait parqué, au départ, les réfugiés de la guerre civile espagnole, civils et militaires, après la victoire de Franco - puis, à partir de 1939, nombre d'exilés d'Allemagne et d'Europe centrale venus s'installer en France pour fuir le nazisme, et d'antifascistes italiens, considérés comme des ennemis du seul fait de leur nationalité d'origine ; cela s'étant étendu, lorsque le régime de Vichy fut instauré, à tous les « étrangers indésirables », simplement suspects, ou considérés comme dangereux du fait, en particulier, de leur participation, en France, à la Résistance.