Debout sur le rivage, j'écoutais les bruits nombreux du lac, j'aspirais ses odeurs, je mêlais tout mon être à son étendue, à ses forces, à son mystère. Maintenant qu'approchait le moment où il faudrait le quitter, je voulais emporter le plus possible de sa vie à lui, de ses couleurs, de son secret. Ma petite existence, c'est lui qui l'avait formée, qui en avait nuancé les ombres et les lumières, gravé les quelques lignes profondes. Je le regardais comme d'autres regardent un ami, avec cette même confiance, ce même espoir, et je projetais vers lui mes désirs tendus