This is footage of the legendary Gypsy Rose Lee performing an abbreviated version of her famous routine, "The Psychology of a Stripteaser" in the 1943 film Stage Door Canteen.
Trouver des cadavres éparpillés dans tous les coins d'un théâtre de burlesque, c'est un truc qu'on n'oublie pas.
La boite de Gazeeka était une des scènes favorites de Moss. L'accessoire lui plaisait, cette boite de Gazeeka, dont il disait qu'elle lui rappelait un sarcophage. Peinte par Jack et capitonnée de satin rouge, la boite formait un magnifique écrin pour une jolie fille. C'était l'histoire classique, de la femme qui est morte depuis deux mille ans. Le comique la regarde, elle lui fait un clin d’œil et il dit : "Pour une poule qui est clamsée depuis vingt siècles, elle est restée à la page : quand elle voit un beau gosse, elle s'en rend compte !"
- Est-ce que nous n'avons pas travaillé ensemble à Toledo ?
Elle m'examina comme si j'avais été un de ses trucs qu'on voit dans les musées et qui ont des noms en us ou en is.
- Je n'ai jamais été à...comment dites vous ?...Toledo, je dansai pour le tsar. Puis la révolution est venue, et d'un coup, j'ai tout perdu. Aujourd'hui, la princesse Nirvena jette des perles aux cochons !
Je ne vois pas de mal à ce qu’une fille prenne sa vie sentimentale au sérieux, mais, à mon avis, La Verne y allait fort. Ça se défendait quand elle était jeune, mais aujourd’hui, elle avait beau se bichonner et être toujours sur le pied de guerre, elle avait des valises sous les yeux et le cou qui pendouillait comme un vieux sac. Ses mains, elles aussi, la lâchaient. Elles étaient osseuses et laides. Des mains d’avare. Ses doigts se crispaient sur son crayon, comme s’il avait été enrichi de diamants. — Russell Rogers, dit-elle, tout en écrivant. C’était notre nouveau jeune premier, un roucouleur de romances, du genre « rendez-vous au clair de lune », assez beau gosse, qui s’estimait trop bon pour le burlesque.
Louie n’était certainement pas un beau garçon. Son seul sourire le rendait hideux ; ajoutez à cela des yeux bigleux et des cheveux noirs et gras sur le haut du visage, vous obtenez quelque chose que vous ne voudriez pas rencontrer dans une ruelle, surtout en plein jour. Je crois qu’on l’appelait « La Grimace » depuis une bagarre dont il était sorti la mâchoire en morceaux. Le toubib qui l’avait réparé avait dû faire vite, probablement parce qu’un truand lui appuyait un flingue dans les reins tandis qu’il opérait. Quoi qu’il en soit, il avait recousu la bouche de Louie en la relevant aux deux extrémités. Peut-être pensait-il qu’un sourire à perpète lui arrondirait le caractère.
Bref, quand les noms d’oiseaux ont commencé à voltiger, il était déjà sur le plateau. Il a filé vers les loges comme une flèche. Lui ! Tu te rends compte ? Mais ce n’est pas tout ! Dans qui crois-tu qu’il s’est cogné ? Dans Stachi ! Alors, autant te dire, Gyp, qu’on a été servies ! Bien sûr, ça les embêtait un peu, tous les deux, de se rencontrer à la porte de notre loge, mais ils n’ont pas insisté là-dessus et, comme deux bons copains, ils sont allés ensemble dans le coin de Stachi, à l’entrée de scène, et ils ont commencé à dégoiser. Qu’est-ce qu’ils ont pu raconter sur nous !
Dans le burlesque, c’est différent, les idylles ne se passent pas comme ailleurs ; on dîne ensemble tous les soirs. Malgré ça, Biff ne m’était pas indifférent. Seulement, à ce moment-là, ça me faisait plutôt bizarre. Le faire parler d’un siège ! Même s’il fallait bien évoquer le sujet. L’ancien siège était incontestablement une pièce de musée. Il dut être un des premiers trucs installés à l’intérieur du théâtre. Il aurait, je n’en doute pas, intéressé un amateur, mais nous n’étions pas des collectionneurs, de sorte que la proposition de Biff fut accueillie avec enthousiasme.
Dans les coulisses, on n’y voyait rien. Quelqu’un, probablement l’électricien, avait éteint toutes les lumières. Je me disais bien que c’était sans doute pour faciliter la fuite des artistes, mais ça ne me rassurait pas : je ne savais plus où je me trouvais, je n’avais plus aucun sens de l’orientation. J’entendais, tout près de moi, toute sorte de bruits confus. Quelqu’un passa et me frôla. Je ne me demandai même pas qui ce pouvait être et je me mis à courir. J’étais fichue d’aller me jeter dans les bras d’un flic, mais ça ne me retenait pas.
À vrai dire, je n’avais aucune envie d’intégrer une troupe de burlesque. Cette ambition-là ne viendra jamais à une artiste de music-hall. Quand vous en voyez une dans un burlesque, vous pouvez vous dire qu’elle n’est là que parce qu’elle crevait de faim. Ce n’était pas tout à fait mon cas, mais presque. Ma carte de restaurant n’était plus valable que pour une fois. Ajoutez à ça que j’avais été virée en beauté d’un hôtel de dixième ordre dans ce patelin de Toledo…
Elle m’empoigna l’autre bras et se mit à me secouer. J’ai vu un cyclone dans le Kansas et un tremblement de terre en Californie, mais tout ça c’était de la rigolade à côté de ma bonne femme. Je n’étais d’ailleurs pas la seule à me faire malmener. Un flic se battait avec Sandra, à moitié nue. Un autre faisait le coup de poing contre Russell. Un troisième recevait une volée de Gee Gee. Pour un peu, je l’aurais plaint.