Reine du strip et Reine du crime, cette
Gypsy Rose Lee qui signa en 1941 The G-String Murders,
Mort aux femmes nues, polar dans lequel les vêtements tombent sur scène, et les femmes aussi. Mais que se passe-t-il au sein du Old Opera, théâtre burlesque de seconde zone, Ziegfield Follies du prolétaire? Qui en veut aux showgirls?
La troupe s'agite, la police rafle, les ligues de vertu chouinent au nom de la bienséance et la presse fait ses choux gras.
En dehors de l'intrigue en huis-clos, c'est la liberté de ton et l'humour que l'on retient, même les meurtres sont burlesques. On apprécie aussi l'immersion dans les coulisses d'un cabaret new-yorkais avant-guerre, avec ses danseuses, machinistes, directeur, petits métiers qui gravitent autour de la troupe -traiteur chinois, vendeur de string-, policiers corrompus… Gypsy s'inspire de son entourage, et de son parcours de danseuse dans les "Minsky burlesque show".
Le roman a été adapté (et édulcoré) en 1943 sous le titre L'étrangleur (Lady of Burlesque) par William Wellman, avec Barbara Stanwyck, impératrice des garces à l'écran.
Chanteuse, danseuse, reine de l'entertainment, dont la carrière fut adaptée à Broadway puis à l'écran par Mervyn LeRoy avec Nathalie Wood, mère spirituelle de Dita von Teese,
Gypsy Rose Lee avait donc aussi un joli coup de plume. On comprend l'enthousiasme d'
Eleanor Roosevelt en personne, qui appréciait aussi les dames, et qui lui envoya par télégramme un « May Your Bare Ass Always Be Shining », « Que ton cul nu brille pour toujours ! ». Eh oui, Gypsy chantait « I Haven't a Thing to Wear ». Oups!