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Critiques de Hamish Clayton (5)
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Wulf

Un grand merci à Babelio et aux Editions de la Différence pour ce voyage dans d'autres contrées.



Le style d'écriture est surprenant, alliant une narration très imagée à la poésie des souvenirs.

L'ambiance est volontairement sauvage, remplie de mystères, de légendes… l'exotisme est de mise et le périple fait rêver.

L'on s'embarque sans trop se poser des questions avec ces marins anglais à la découverte du « pays vert ».



La première partie raconte la traversée, la vie à bord d'un bateau. L'auteur relate 'expectative renforcée par l'appréhension de rencontrer une nouvelle terre. Les anecdotes et les légendes sur des personnages sont hautes en couleur.



Ce roman n'a rien d'un produit calibré et parfois certaines passerelles sont mal desservies, on se sent un peu largué au milieu d'un enchevêtrement de pensées et des spéculations.



Je ne regrette pas d'avoir pris place dans cette embarcation même si le débarquement est un peu confus et on remonte à la surface avec la vue un peu brouillée et l'esprit en divagation…



Dépaysant dans tous les cas !



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Wulf

Il est d’usage de remercier Babelio et l’éditeur lorsque l’on reçoit un livre sélectionné pour une Masse critique. A ces remerciements formels et néanmoins sincères, je tiens à ajouter ceux d’une lectrice éblouie par l’œuvre qu’elle a reçue dans le cadre de cette opération.

Wulf est plus qu’un bon roman, c’est une œuvre littéraire qui, s’il y a une justice dans le monde des livres, devrait faire date.

A l’origine j’ai été séduite par la quatrième de couverture qui présente un roman historique sur le « Napoléon du Sud », le chef maori Te Rop’raha. Le livre est bien plus que cela : tout d’abord il ouvre et se referme sur un poème « anglais » (ou ce qui en tenait lieu à l’époque) du X° siècle intitulé « Wulf » ou « Wulf and Eadwacer ». Passé ce début surprenant mais finalement logique si on suit la construction du récit, la relation de la vie de Te Rop’raha s’entremêle avec celle qui en est faite sur un navire britannique par un marchand… à laquelle se rajoute celle d’un membre d’équipage qui se trouve être le véritable narrateur du livre. Ce membre d’équipage est autant attiré par les histoires concernant le « Loup » néo-zélandais Te Rop’raha que par le subrécargue Cowell qui raconte la légende de celui-ci à un cercle d’hommes grandissant.

La progression du navire le long des côtes de la Nouvelle-Zélande suit celle de la vie du « Loup » maori qui fascine de plus en plus les hommes d’équipage et le narrateur. A cette double progression se superpose la fascination grandissante du narrateur pour ce pays neuf et sauvage.

L’altérité de ce nouveau monde est sans cesse rappelée : altérité des hommes, bien sûr, mais aussi des paysages, de la végétation et de la terre elle-même. Tout au long du récit, le narrateur ne cesse de rappeler le décalage entre le monde que les Européens amènent avec eux et celui qu’ils découvrent : « Si j’étais le premier à parler d’un loup dans cette forêt alors j’étais le premier à en apporter un à ce pays. […] Au cours de notre passage ici, nous créions ce pays à partir d’histoires de créatures qui n’y avaient jamais mis les pieds, qui n’avaient jamais parcouru ses vallées noires. […] Nous étions sur une île, les loups étaient sur une autre. Nous étions des îles nouvelles, des ancres dérivant au bout du monde ; les loups étaient d’anciennes îles, dont les bras se tendaient vers nous, vers ce pays que nous créions à partir de souvenirs d’animaux qui ne s’y étaient jamais trouvés. » (p.22)

Le livre culmine avec la rencontre tant attendue avec Te Rop’raha et le retour au réel avec la participation des hommes de l’équipage à une guerre intertribale dont l’ignominie va tous les transformer. Le surnom de “Napoléon du sud” prend alors toute sa signification: décalage des cultures oblige, pour les Britanniques, ce comparatif a aussi une signification sinistre.

Tout au long du livre, je me suis demandé qui était le personnage principal du livre : Te Rop’raha, Cowell, le narrateur ou la Nouvelle-Zélande ? Une fois le livre terminé, la question reste sans réponse.

L’auteur a une prose extrêmement poétique, et je rends hommage à Marc Sigala, le traducteur pour avoir réussi à rendre en français ces passages de toute beauté. Traduttore, traditore dit-on. J’ignore la puissance que ces passages ont en anglais, mais je doute fort que la traduction les amoindrisse.

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Wulf

Excellent bouquin. La forme et le propos sont pas toujours facile à suivre, mais si on accepte le voyage, quel souffle !
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Wulf

"Rescapée" de Fiona Kidman m'avait fait découvrir l'histoire de l'Australie et de la nouvelle Zélande entre le 25 janvier 1788 et février 1836.

Babelio et les éditions de la différence, m'ont permis de retrouver cette région du monde où j'ai laissé un peu de mes rêves.

Je suis donc partie vers la fin février de l'année 1830 de Londres pour découvrir la route des baleines. J'accompagne le narrateur dans sa curieuse quête pour la compréhension d'une drôle de culture. Le maître de cérémonie s'appelle Cowell. C'est le passeur d'histoires, de légendes, celui par lequel passe la capture des témoignages sur ces temps reculés. Voilà quel était mon état d'esprit en commençant cette lecture.

J'étais curieuse d'assister "en direct" à la constitution d'un pouvoir maori unifiant les différentes tribus et capable de négocier avec les "méchants" colons.

Mais l'histoire qui nous est contée là est une description des légendes qui entoure un personnage clé de l'histoire néo-zélandaise : Te Rauparaha, dirigeant tribal, responsable des plus grand massacres du début du dix neuvième siècle dans cette partie du monde, signataire du traité de Waitangi, acte fondateur de l'état de Nouvelle Zélande.

Mais, je suis restée sur le navire marchand l'Elizabeth. Je n'ai pas partagé les soirées arrosées décrivant ce qu'on pourrait appeler au mieux des légendes. Je n'ai pas frémi devant les aventures de ce chef de tribu sanguinaire. J'ai navigué au large des côtes alors que j'aurais tellement aimer retrouver la Nouvelle Zélande.

Et, 200 pages plus loin, je suis fatiguée de me retrouver ballotée au milieu de croyances, de superstitions. Ce n'est vraiment pas mon truc, je suis imperméable à ce genre de raisonnements. Je respecte les croyances de chacun, mais je n'ai pas du tout envie de participer à la traduction de phénomènes paranormaux, de partager cet état d'esprit et de m'émouvoir sur le ressenti des victimes de ce qui est pour moi de l'obscurantisme.

La culture maori reste pour moi une énigme et un ramassis de violence gratuite digne des pires moments de notre inquisition.

Et ce livre ne démontre rien, n'explique rien, reste un nuage vaporeux flottant au gré des courants de bonne conscience des colonisateurs, alors, désolée, ce livre n'était pas fait pour moi !
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Wulf

Hamish Clayton est néo-zélandais, il écrit là son premier roman. Un roman tout en images, en sensations. La langue est magnifique, entre prose, poésie ; roman d'aventures, d'initiation et surtout de découverte des autres, de leur culture et de leurs us et coutume. C'est la rencontre entre les Européens et les habitants de l'île avant sa colonisation. Le texte n'est pas exempt de quelques longueurs, de passages moins intéressants, mais qu'est-ce qu'il est beau. Il est toujours difficile de dire ce qui est la part de l'auteur et celle du traducteur pour la question du style littéraire, mais sans bon texte original point de bon texte traduit. Saluons alors la très belle traduction de Marc Sigala et la magnifique écriture de Hamish Clayton. Un exemple ? Et bien, il n'y a qu'à demander :



"La rivière est une tapisserie, une nappe miroitante peinte de vert, mouvante. Des feuilles sont tombées à sa surface et deviennent des radeaux, elles glissent sur le corps frais et lent de l'eau. Marchant aux côtés d'une telle rivière, il [Cowell] a l'impression d'être tiré par un chien en laisse. Un peu plus loin, la rivière se rétrécit et force l'eau à accélérer. Le chien d'eau bondit en avant de lui et éclabousse la laisse. Des deux côtés, les rives rocailleuses deviennent abruptes, maintenant faites de roches et d'arbres denses. Il ne reste plus de place pour poursuivre la marche, alors riant il entre dans la rivière, s'habille d'eau, barbote dans le courant. Il devient la rivière et le chien qui nage en elle." (p.24/25)



J'aurais pu le citer dans toute sa longueur ou même prendre à peu près n'importe quelle page et y trouver un extrait aussi beau tant ils pullulent. Je dois avouer avoir moi-même été nettement plus intéressé par l'histoire de Te Rop'raha que par celles des marins, même si elles deviennent indissociables, ce sont elles qui donnent le rythme au roman.



Hamish Clayton sait faire naître des images dans les esprits des lecteurs, il décrit les superbes paysages, la mer, les côtes, les terres très vertes, tout cela avec poésie et élégance, en douceur malgré la cruauté du Loup. Un roman très beau, très poétique à découvrir.
Lien : http://lyvres.over-blog.com
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