Notre passage sur terre est bref. Plus les années passent et plus j'en prends conscience. Depuis mon cours d’infirmière, en 1956, je côtoie régulièrement la mort. J'ai dû l'apprivoiser. Mon père est décédé en 1981. Je l'ai accompagné jusqu'à son dernier souffle. Dix ans plus tard, j'étais au chevet de ma mère et je lui ai fermé les yeux pour son dernier repos. J'ai dû ensuite accepter les décès de mes frères et de mes enfants.
La mort ne me fait plus peur ! Je crois à la vie éternelle. Avant d'y arriver, dans vingt ou vingt-cinq ans je souhaiterais rencontrer l'homme dont je rêve et partager de bons moments. Je pourrais ensuite partir tout doucement avant lui. Je voudrais être lucide jusqu'à la fin pour le savoir assis auprès de moi. Il me tiendrait par la main en me lisant calmement le psaume du Berger.
De ses mains ridées et de ses doigts gercés, après avoir trop besogné, il fermera mes yeux, puis s'occupera de me faire incinérer. Mon dernier souhait, c'est d'être enterrée auprès de Marc et de Nadia. Je les aime toujours malgré ce qu'ils ont fait. Ce sont mes enfants. Je leur ai donné la vie.