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Citation de xxPenBooks


Autour de lui, à perte de vue, s'étendait une contrée sauvage, hérissée de rochers. Il n'y avait pas une goutte d'eau et pas une herbe ne poussait. Pas de couleurs, pas de lumières vives. Pas de soleil, pas de lune ni d'étoiles. Sans doute pas de direction non plus. A heure régulière seulement, se produisait une alternance entre une obscurité sans fond et un crépuscule énigmatique et inconnu. Une région située aux limites extrêmes de la conscience. Mais en même temps, c'était aussi un lieu d'opulence. Au crépuscule, arrivaient des oiseaux au bec aussi acéré qu'un poignard, qui tous perçaient la chair sans pitié. Pourtant, dès que les ténèbres envahissaient la Terre et que les oiseaux s'en allaient, ce lieu comblait avec quelque substance les vides qui s'étaient creusés dans son corps.
La nature de cette nouvelle matière de substitution, il ne pouvait la concevoir, pas plus qu'il ne pouvait l'accepter ou la refuser. Telle une nuée d'ombres, elle demeurait dans son corps et y donnait naissance à d'innombrables oeufs d'ombres. Puis, lorsque les ténèbres se dissipaient et que ressurgissait le crépuscule, les oiseaux réapparaissaient et becquetaient violemment ses chairs.
Dans ces moments là, il était à la fois [lui] et pas lui. [...] Lorsqu'il sentait que la souffrance devenait insupportable, il se séparait de son corps. Et, depuis un lieu sans souffrance, situé légèrement à l'écart, il s'observait en train de résister à la douleur. S'il se concentrait suffisamment, ce n'était pas quelque chose d'impossible à accomplir. Même à présent, cette sensation lui revenait encore parfois. Se séparer de soi. Contempler sa propre souffrance comme s'il s'agissait de celle de quelqu'un d'autre.
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