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Citation de HenryWar


Des lettres, et surtout des brouillons de lettres écrits sur l’impulsion du moment, révèlent la profonde de [l’] angoisse [de Nietzsche]. Il souhait un ciel clair au-dessus d’eux. Il ne pouvait vivre dans cette atmosphère de duperie et de méfiance. Appelant Lou son « cher cœur », il la suppliait de soulever de son esprit le voile de la suspicion :
« Un solitaire souffre terriblement de douter des quelques personnes qu’il aime, surtout s’il craint qu’ils ne nourrissent un soupçon à l’égard de tout son être. Pourquoi n’y a-t-il jamais eu de gaieté dans nos relations ? Parce qu’il m’a fallu user de trop de contrainte… Je parle de façon obscure. Lorsque j’aurai votre confiance, vous verrez que je trouverai les mots appropriés. Jusqu’ici, j’ai été souvent forcé de garder le silence. »
[…]
Plus il méditait tout cela dans sa chambre morne et froide, plus la colère le gagnait :
« Prenez garde, écrivait-il à Lou, si je vous regrette à présent, c’est un terrible réquisitoire contre vous… qui peut vous fréquenter si vous donnez libre cours à tous les traits lamentables de votre nature ?... Non seulement m’avez-vous causé du tort, mais à tous ceux qui m’aiment. Cette épée est suspendue au-dessus de vous. Je n’ai créé ni le monde ni Lou. Si je vous avais créée, je vous eusse donné une meilleure santé et, avant tout, quelque chose de bien plus important que la santé… peut-être aussi un peu plus d’affection pour moi (bien que ce soit là ce qui vous intéresse le moins)… Rappelez-vous ceci : ce méchant égoïsme qui est le vôtre, qui est incapable d’amour, cette absence de sentiment pour quoi que ce soit sont pour moi les traits les plus répugnants chez l’homme, pires que tous les maux… Adieu, ma chère Lou, je ne vous reverrai pas. Gardez votre âme de pareilles actions et dispensez aux autres, surtout à l’ami Rée, ce que vous n’avez pu me donner… Adieu, je n’ai pas fini votre lettre, mais je n’en ai déjà que trop lu. »
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