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4/5 (sur 4 notes)

Nationalité : France
Né(e) : 1510
Mort(e) : 1560
Biographie :

Hélisenne de Crenne, de son vrai nom Marguerite Briet, née vers 1510 à Abbeville et morte vers 1560, est une écrivaine et traductrice française.

Oubliée, puis redécouverte à la fin du XIXe siècle, Hélisenne de Crenne est désormais considérée tout à la fois comme une érudite de renom dans la tradition humaniste de la Renaissance, comme un précurseur du roman sentimental, psychologique et épistolaire, ainsi que comme une pionnière du féminisme.
De sa vie, on sait seulement qu’elle épousa vers 1530 un certain Philippe Fournel, sieur du Crenne, dont elle se sépara légalement en 1552 pour aller vivre ensuite près de Paris. On lui doit quatre ouvrages : Les Angoysses douloureuses qui procédent d’amours, composées par dame Hélisenne (1538), Les Épistres familières et invectives de ma dame Helisenne, composées par icelle dame de Crenne (1539), Le Songe de madame Helisenne, composé par la dicte dame, la considération duquel est apte à instiguer toutes personnes de s’alliéner de vice, et s’approcher de vertu (1540) et Les quatre premiers livres des Eneydes du treselegant poete Virgile, traduictz de latin en prose françoyse par ma dame Helisenne (1541). Ce dernier constitue la seconde traduction de l'Énéide en français, la première étant due à Octavien de Saint-Gelais (1509). Les trois premiers connurent de nombreuses éditions avant d’être réunis en un seul volume, d’abord en 1543, puis en 1551 et 1560 par Claude Colet, qui crut bon de les alléger des latinismes, archaïsmes et néologismes par lesquels Hélisenne avait pu faire montre de son érudition, après quoi il faudra attendre trois siècles et demi pour que soit identifiée leur auteure et que l’on commence à relire son œuvre d’un œil neuf.
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Source : Wikipédia
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Citations et extraits (37) Voir plus Ajouter une citation
Ce que bien considéré, à Humilité se faut réduire, car elle est vertu tant estimée que David, ayant contrition de la coulpe perpétrée, par Humilité apaisa le Créateur, et pour ce, telle parole proférait : « Ô Dieu, vous ne déprisez point un cœur contristé et humilié. » Et davantage disait icelui qu'en la fin ne seront oubliés les humbles d'esprits ; et ne périra point leur patience à toujours, laquelle semble perdre son loyer et prémiation en cette vie, à cause que pour icelle rien ne leur est ici rémunéré, mais elle ne périra à jamais, car finablement, après cette caduque vie, quand toutes fatigues seront terminées, elle recevra gloire et félicité perpétuelle. Et pour ce, les savantes personnes sont trop plus que les autres humbles, considérant qu'Humilité est apte à la fruition divine. Certainement, c'est celle qu'aucune tempête ne peut extirper, nulle promptitude de vent ne peut supérer. Car quand vraie Humilité est entre les périlleuses ondes et divers flots des adversités de ce mortel monde, elle se redresse plus Vigoureuse qu'elle n'était au précédent, et si supédite tout. C'est la voie qui conduit ses imitateurs au lieu que très affectueusement on doit désirer. Car comme dit le Salvateur en son Évangile : «Quiconque s'humiliera, il sera exalté » Humilité est donc la dame qui, de lieu bas et infime, nous transmigre en altitude et fait passer l'homme de ténèbres en lumière; parquoi en grande observance se doit garder.

P.165
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RAISON

Cette autre dame que tu vois, qui se manifeste remplie de douceur et urbanité traitable, est nommée Humilité, laquelle est non seulement de Charité conservante, mais de toutes vertus Et à ce propos dit saint Grégoire : « Celui qui accumulerait vertu sans Humilité est semblable à celui qui la poudre porte au vent, qui la perd et disperse. » Et pour ce, faut observer cette vertu; et afin que cupidité de mondaine richesse ne la répulse. est chose très urgente [que] par fréquente méditation se recorder de la mort. Et remémorant ce qu'exprime Aristote en sa générale doctrine, quand il dit : « Ô tu, homme, qui par aventu- reuse force mets peine de t'exalter en altissime état de gloire et opulence, sois vigilant que, par les mêmes forces, tu ne solis prosterné en bas, car oncques nulle efforceuse altitude ne tut tres sans éminents périls. » Et quand tout est fait, c'est chose te » certaine quil faut mourir. Et pour ce, ès choses transtolte, On ne doit arrêter, car comme dit saint Jérôme: « Il est impossible d'avoir tous ses plaisirs en ce monde, et puis en après avoir Paradis, et aussi, des délices et plaisirs mondains aller aux délices célestes. »

P.164-165
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Las, qu'il est heureux celui qui, par l'exemplaire d'autrui, évite cet amour sensuel, qui de coutume rend ses servants infélices et malheureux! Amour n'est autre chose qu'une oblivion de raison, qui à personne prudente ne convient, parce qu'il trouble le conseil et rompt les hauts et généraux esprits. Il énerve toute la puissance, il fait la personne lamentable, ireuse, prodigue, téméraire, superbe, noisive, immémorable de Dieu, du monde et de soi- même. Et finalement les entretient en misère, détresse, langueur, martyre et inhumaine affliction ; et le plus souvent les conduit à cruelle mort, par un damnable désespoir. Hélas n'en parle comme ignorante, mais comme celle qui a le tout expérimenté; si ne reste plus que la mort. Mais ce nonobstant que je connaisse toutes telles peines et tourments, je m'en saurais désister, tant ma pensée, mon sens et libéral arbitre sont surpris, soumis et asservis, parce que du principe (sans guère résister) me suis laissée aller; et facile est vaincre qui ne résiste.
P.127-128
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Tu dis que tu feras diligence de t'enquérir qui sont ceux qui ont instigué le prince à user de telle crudelitét envers toi, espérant après en avoir certitude d'en faire ensuivre vengeance en leurs propres personnes. Je t'assure que telles paroles, en tes écrits rédigées, me contristent extrêmement, pource que je connais que l'homme qui est imitateur de vertu, pour quclque peine qu'on lui infère ne doit aspirer à vindication. Et pourtant, pour extirper cette délibération irraisonnable, tu dois recenser en ta mémoire ce qui nous est exprimé par la bouche du Psalmiste, lequel dit que l'homme de sang ne verra la fin de son âge. Cest-à-dire que ceux qui par glaive anticipentt les jours aux autres, n'y aura faute que les siens ne soient anticipés, Et encore dit : « L'homme de sang est malicieux et abo- minable devant Dieu. » Et avec ce, nous est exhibé et dit par la prononciation de David: « Si tu occis les pécheurs de Dieu, le sang des hommes se déclinera* à moi. »

P.31
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Et pour ce, efforce-toi contre la violence d'amour ; et en révoquant raison, combats en toi-même, te persuadant que nul ne mérite pour victoire si grande louange, comme celui qui ferventement désire aucune chose et a bien su supérer ses appétits. Fais donc de sorte que, par magnanimité et vertueuse discrétion, tu sois en telle béatitude exaltée. Et s'il te semble ta possibilité n'être suffisante pour extirper cette cupidité, en cela tu t'abuses; car autant fait la personne qu'elle dispose, pource que notre âme n'est autre qu'une seule disposition, de laquelle nous faisons comnme d'une image de cire que nous pouvons selon notre arbitrale volonté augmenter ou diminuer; et avec telle facilité que l'âme se contriste, avec celle même facilité se peut létifier. Notre vivre n'est autre chose qu'un vouloir, et où il t'inclinera, l'âme condescendra.

P.35
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Et pour ce, si amour vous semblait vitupérable, vous seriez en merveilleuse erreur, car tout ce quel de chacun est commandé, célébré et honoré, sans être digne de répréhension ne se pourrait blâmer ni détester. Ce nonobstant, de ce vous doit-on assez excuser, car facilement se déprise ce que l'on n'entend point. Mais si une fois vous entendiez quelle est la béatitude d'amour, et combien délectables sont les plaisirs, pour en avoir la fruition à quelque péril ne pardonneriez. Mais pource qu'il ne serait en ma faculté de vous exprimer la suavité et douceur melliflue d'amour, sans consumer autant de temps que firent les Grecs au siège d'Ilion, en attendant d'Amour la prédite san- guinolente victoire, je veux imposer fin à ces propos, car je vois Phébus tout fatigué s'en retourner, (Saint-Étienne, p.183)
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Pour certain, ces tiennes imaginations me font indice que tu es ignorante de la condition de plusieurs hommes, qui est telle que du commencement ils sont fort doux et à la fin très amers. Et voyons vulgairement que, après qu'ils ont de leurs dames victoire obtenue, ils aspirent à nouvelles conquêtes, dérelinquant celles qu'ils feignaient à perpétuité vouloir aimer. Regarde les histoires en divers lieux, tu trouveras la foi violée, et enfreinte demeurer. Puis après, les faux et déloyaux pleins de bidinosité se létifient et réputent bien félice celui à qui déception est familière. Ils sont une tourbe de foi rompant, lesquels non reconnaissant les bénéfices qu'ils ont des dames reçus, de leur naturelle ingratitude la simplicité féminine ils paient.

P.33
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Ô mon Dieu, que c'est chose fatigueuse et pénible de feindre et simuler les choses. Je le dis, parce que n'ai aucun vouloir ni affection de communiquer le secret de mes amours en confession. Car je n'en ai contrition ni repentance, mais suis ferme et stable à l'amour de mon ami, car plus tôt m'exposerais à mille espèces de mort que de m'en désister ; parquoi ne me semble que folie de le divulguer à ce vieillard, qui est du tout refroidi, impotent et inutile aux effets de nature, Il me réprimera et blâmera [de] ce qui autrefois lui a été plaisant, en me pressant et stimulant de chasser amour sans en avoir jouissance ; et si je le croyais, je n'aurais que la peine et le tourment, sans ce qu'il me fût imparti quelque plaisir de délectation. (P.77)
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Très cher ami, vos angoisseuses douleurs me font succomber en une extrême tristesse. Et encore plus me déplairait si, du principe, ne me fusse efforcé par continuelles stimulations, vous pensant démouvoir de vous adonner à tant tristes coutumes, lesquelles une fois en l'homme plantées, non sans grande difficulté ne se peuvent extirper ni abolir.
Car cet appétit sensuel est une infirmité incurable, de laquelle naissent oblivion de Dieu et de soi-même, perdition de temps, diminution d'honneur, discordables contentions, émulations, envies, détractions, exils, homicides, destruction de corps et damnation de l'âme, et en la fin nul fruit n'en vient, comme présentement le pouvez connaitre. (Saint-Étienne, p.159)
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Sa femme état laide et odieuse. Et de sa difformité et laideur, vous en veux faire le récit : elle était de petite stature, bossue et boiteuse, et si avait le visage fort ridé, les sourcils larges de deux doigts, sans y avoir distance de l'un à l'autre ; elle avait yeux petits et noirs, merveilleusement enfoncés en la tête, et le nez fort camus, la bouche outrageusement grande et les lèvres grosses; et si n'avait seulement que deux dents grandes outre mesure; et avait le col court et les tétins lui reposaient sur le ventre; et si était âgee de soixante-douze ans. Parquoi toutes ces choses considérées, je pense (et à bon droit) qu'elle eût été refusée de tous hommes. (PU de Saint-Étienne, p.54)
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