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5/5 (sur 6 notes)

Nationalité : France
Né(e) : 1990
Biographie :

Henri Dauvergne est diplômé d'une grande école d’ingénieur.

"Interface" (2014) est son premier roman.

page Facebook:
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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
"Le vent m’ébouriffe les cheveux, me fait vriller les tympans et le soleil finit sa course dans le ciel arrosant le paysage de ses derniers rayons rouges. Je me tiens debout, entre Baptiste et maman, qui tient ma petite sœur dans ses bras. J’ai les larmes aux yeux. Devant nous, se dresse une pierre tombale où l’on peut lire les mots « Louis Lamaux, mari, père et homme, mort heureux ». L’enterrement vient de se terminer et nous ne sommes plus que tous les quatre dans le cimetière à revivre en silence le départ prématuré de mon héros.
J’ai tout juste dix ans.
Je regarde maman pleurer à côté de moi. Je ne l’avais encore jamais vue pleurer. Et je ne sais pas quoi faire. Baptiste aussi pleure. Il n’y a que Maud qui ne pleure pas et je me demande bien à quoi elle pense. Elle doit être trop petite pour se rendre compte de ce qui se passe.
Alors, je pleure, moi aussi. Je me fiche bien de ce que pourraient dire les copains de l’école. Qu’il n’y a que les mauviettes qui pleurent. Je n’arrive pas à comprendre. J’ai demandé à Dieu pourquoi ; il ne m’a pas répondu. J’ai demandé à maman pourquoi ; elle m’a dit « il n’y a pas de parce que ». Alors je ne comprends pas. Je comprends presque tout, d’habitude. Aujourd’hui, pourtant, je ne comprends pas pourquoi mon père est mort. Pourquoi il se trouve là, en-dessous de moi, sous terre. Lui qui était gentil avec tout le monde, qui n’avait pas quarante ans, et qui, surtout, m’avait juré de ne jamais m’abandonner, voilà qu’il est parti sans respecter sa promesse."
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"Retrouvant ma solitude, je me laisse me convaincre que ce qui s’est passé s’est passé pour une bonne raison. Si j’étais le genre de personnage à croire au destin ou à toute autre fantaisie défaitiste, j’y verrais là un signe que c’est mieux ainsi. Mais je ne suis pas ce genre de personnage. S’il s’agissait de n’importe qui d’autre, je me contenterais sans doute de revenir à ma vie d’avant, facile, sans compte à rendre, prévisible. Mais il ne s’agit pas de n’importe qui. Car j’ai beau ne pas connaître cette fille depuis des lustres, elle m’obsède comme jamais rien ni personne avant elle. Et cette monotonie qu’était ma vie il n’y a guère longtemps ne saurait plus me convenir à présent. Car toute drogue a son commencement. Car on ne peut goûter au fruit défendu et prétendre être en mesure de s’y soustraire."
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"Vingt ans. L’âge parfait. En tout cas si l’on en croit l’opinion générale. Personnellement, je n’ai pas vraiment d’avis sur la question dans la mesure où je ne sais pas ce que l’avenir me réserve, celui-ci pourtant si proche, juste là, derrière cette cloison de dix centimètres d’épaisseur, derrière cette porte fermée à double tour. Et, comme subjugué par cette vulgaire planche de bois, je reste figé là, sans oser y toquer…
Laissez-moi vous expliquer comment j’en suis arrivé là. Laissez-moi vous raconter une période de mon existence qui a façonné l’être que je suis aujourd’hui."
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"Au centre, se dresse un piano.
Tout simple, parfaitement entretenu, ce dernier rajoute une touche finale à la fausse pauvreté de la pièce. Doucement, je m’assois parcourant du regard les bancs magnifiquement vides de tout spectateur. Je crois rêver. C’est d’ailleurs peut-être le cas. Je suis peut-être encore allongé au coin du feu. Que m’importe. Tout ici paraît m’inciter à jouer. A nouveau. Après si longtemps. Comme si la pièce toute entière s’était habillée pour l’occasion. Fermant les yeux, j’effleure lentement l’instrument comme on apprivoise un animal. Je le sens qui me répond, je le sens qui n’a qu’un seul désir : se soumettre à ma volonté. Un frisson me parcourt de la tête aux pieds quand j’émets la première note.
Il est venu le temps d’oublier… Non. Pas d’oublier. De revenir à la source du mal. A celui que j’étais avant. A celui que je n’ai jamais cessé d’être.
Lentement, comme un politicien qui cherche ses mots lors d’une interview, je me mets à jouer. Les notes se succèdent majestueusement créant à partir de rien une mélodie sans nulle autre pareille. Dans cette pièce, dans cette musique, je mets toute mon âme, je crache tout mon mal.
Je joue.
Pour évacuer mes souffrances. Pour quitter ce monde si cruel. Pour me réfugier dans un monde aussi imaginaire que merveilleux : celui des souvenirs. Tenter d’oublier où je suis. Redécouvrir qui je suis. Ne faire plus qu’un avec la musique. Ma musique.
Je joue.
Ludwig van Beethoven était sourd au cours de ses dernières années, ce qui ne l’a pas empêché de réaliser des chefs-d’œuvre incomparables. Victor Hugo n’est parti de rien et ne souhaitait qu’une chose : « Devenir Chateaubriand ou rien ! ». Que veux-tu, Lucas Lamaux ? Que veux-tu ? Vivre ? Vivre pour mourir un jour ? Demain ?
Ni homme ni femme, un artiste.
Je joue à m’exploser les tympans. Bach ! Mozart ! Rachmaninov ! Tchaïkovski ! Chopin ! Brahms ! Un mélange extraordinaire de tous ces génies. Réveiller ses souvenirs enfouis. Donner vie à la mort. Laisser ses pensées vagabonder d’un sentiment à l’autre. Mes doigts virevoltent au-dessus des touches comme s’ils étaient dotés d’une conscience propre, n’obéissant plus qu’à eux-mêmes et à leur désir de valser avec les sonorités. Je souris et pleure en même temps tandis que mon cœur s’emballe au rythme de la mélodie et que mon âme renaît de ses cendres.
Je joue.
Une minute, une heure, une éternité."
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Où vont tous ces enfants dont pas un seul ne rit ? Ces doux êtres pensifs que la fièvre maigrit ? Ces filles de huit ans qu'on voit cheminer seules ? Ils s'en vont travailler quinze heures sous des meules ; Ils vont, de l'aube au soir, faire éternellement Dans la même prison le même mouvement. Accroupis sous les dents d'une machine sombre, Monstre hideux qui mâche on ne sait quoi dans l'ombre, Innocents dans un bagne, anges dans un enfer, Ils travaillent. Tout est d'airain, tout est de fer. Indice : Esmeralda

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