Henri Lapeyre

Ce qui frappa les contemporains (...) c'est l'intempérance dont faisait preuve l'Empereur à table. Il engloutissait des quantités énorme de nourriture et buvait de la bière glacée à des heures intempestives. Il n'est pas étonnant qu'il ait été tourmenté par la goutte. Certains ont pensé que cette boulimie était maladive et qu'elle devait résulter du diabète.

1868 - [Que-sais-je ? n° 1439, p. 28]

C'est à regret qu'il quitta les Pays-Bas en septembre 1517 pour aller prendre possession de ses royaumes d'Espagne.
Alors commença cette existence voyageuse qui usa ses forces. Lors de la fameuse scène de l'abdication, à Bruxelles, le 25 octobre 1555, il rappela qu'il s'était rendu neuf fois en Allemagne, six fois en Espagne, cinq fois en Italie. Il avait pénétré en France en armes ou pacifiquement quatre fois. Deux fois il avait visité l'Angleterre, deux fois aussi pris pied sur le sol de l'Afrique. Il devait faire un dernier voyage en Espagne pour y achever sa vie.

1867 - [Que-sais-je ? n° 1439, p. 13]

La modeste Franche-Comté a peu fait parler d'elle sous le règne de Charles Quint. C'était pourtant le reste de l'ancienne Bourgogne à laquelle l'Empereur tenait tant. Besançon, ville impériale, n'en faisait pas partie ; la capitale était Dôle, fière de son Parlement, haute cour de justice et de sa petite université qui formait des juristes. La Comté était soumise à l'autorité d'un gouverneur assisté de quatre conseillers. Les Etats des trois ordres se réunissaient de temps à autre pour voter un don gratuit. Les ressources étaient variées, car la Comté réunissait des contrées assez différentes, les plaines voisines de la Saône, le vignoble de la bordure jurassienne, les plateaux du Jura, au climat rude, couverts de forêts et de pâturages, avec leurs fromageries. Point de grandes industries, mais un peu partout des moulins et des forges. Une convention de neutralité conclue en 1522 mit la Comté à l'abri des conflits avec la France. Bon nombre de ses fils s'illustrèrent au service de l'Empereur, comme le sieur de La Chaulx, conseiller d'Etat, le secrétaire Lallemand, l'ambassadeur Simon Renard. La réussite la plus éclatante fut le rôle de Nicolas Perrenot, sire de Granvelle et de son fils Antoine, le futur cardinal. Leur palais subsiste à Besançon. Charles Quint n'abandonna la souveraineté de la Comté qu'en juin 1556.

93 – [Que-sais-je ? n°1439, p. 92]