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Citation de Skarn-sha


Bohem continuait de grimper. Il était déjà au cœur du bûcher et son corps disparaissait par moments derrière le rideau de hautes flammes.
Quand Martial releva la tête, les yeux embués, il vit que son fils était au sommet du bûcher, au milieu des flammes, se tenant droit, comme par magie, dans l’équilibre fragile de la haute structure embrasée. Ses vêtements étaient en feu et l’on devinait les plaies qui se dessinaient sur sa peau. Mais il semblait ne rien sentir. Avec des gestes précis et assurés, il détacha le grand sac de toile et le prit dans ses bras.
— Qu’est-ce qu’il fait ? s’exclama le seigneur Maugard en se levant à son tour.
— Il est devenu fou ! balbutia le prêtre.
— Comment peut-il…, murmura Maugard en retour, comme s’il reprochait au père Grimaud de ne pouvoir expliquer ce qu’il se passait.
Mais rien n’aurait pu l’expliquer.
Derrière eux, la petite Catriona regardait son frère, les yeux écarquillés. Des larmes coulaient le long de ses joues.
Enfin, Bohem redescendit au milieu des braises, lentement, assurant chaque pas pour ne pas perdre l’équilibre. Il tenait contre lui le corps lourd et à présent immobile du grand loup gris. Comme une mère porte son enfant. Ses vêtements en lambeaux collaient à sa peau écarlate. Ses cheveux n’étaient plus qu’un amas noirâtre plaqué contre son crâne. Il arriva bientôt au bord du bûcher, sauta sur le sol et avança parmi les villageois perplexes.
Son père se précipita au-devant de lui, mais s’immobilisa dès qu’il croisa son regard. Il n’y avait aucune souffrance dans les yeux de Bohem. Une seule chose allumait son regard : le défi.
— Laisse-moi passer ! gronda le jeune homme.
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