Deux nuages sont entrés dans la chambre,
rôdent autour des meubles, mais sans insister,
toujours nuages, toujours pour au-delà,
pour absence, entre fenêtre et porte, distraits,
pas apprivoisés, petits, véritables poussins
de nuages, pas pour cela moins nuages,
toujours dans leur espace, dans leur monde,
éludant les relations comme l’œil du guépard
dont, quoi qu’on fasse, on ne peut croiser le
regard, qui toujours se porte au loin, attendant
du lointain seul l’événement.
Tableau plein, mais qui vide, négateur qui
pourtant prolonge, traître qui défait ce qu’il
apporte, ayant malignement introduit celles-là
même qui rendent « absent », les cotonneuses
présences des espaces aériens.
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