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Citation de Jacopo


LE FLEUVE

Du haut de ce rocher qu'il baigne à son passage
Je vois le fleuve lent s'enfuir dans les lointains
Et je suis, longuement, les contours du rivage
Enserrant la torpeur de ses flots incertains.

Il passe, reflétant dans son onde dormante
Les vieux arbres penchés qui s'inclinent vers lui;
Dans sa tranquillité sinueuse il serpente,
Et selon le terrain il s'éteint ou luit;

Plus loin il longera des villes entassées,
Il courbera son dos sous le joug des vieux ponts,
Il coulera captif entre les deux chaussées,
Où dorment les vaisseaux amarrés aux crampons.

Maintenant, il s'égare aux plaines sablonneuses,
Attarde, sans souci, son courant ralenti,
En frôlant ses bords où les battoirs des laveuses
Frappent des coups égaux dont l'écho retentit.

Suivre le fil de l'eau sur quelque barque errante
En songeant vaguement aux vieux rêves défunts,
Tandis que, devant vous, la rive différente
Passe, envoyant l'odeur de ses mille parfums,

Voguer longtemps, bercé du rythme monotone
De l'onde qui se fend sous l'élan du bateau,
Voguer à travers des paysages d'automne
Dans l'espoir d'arriver on ne sait où, bientôt;

Aspirer la fraîcheur des aubes renaissantes,
S'imprégner longuement de la langueur des soirs,
Où flottent des senteurs étranges et puissantes.
Et les frissonnements qui tombent des cieux noirs.

Car on peut supposer — ce rêve est doux à l'âme
Souffrant du souvenir qu'en vain elle a banni —
Qu'on s'en ira bien loin toujours et que la rame
Vous conduira finalement dans l'infini.
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