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Critiques de Henri de Toulouse-Lautrec (5)
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Correspondance

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Le 23 juillet 1901, sept semaines avant sa mort à 37 ans, Toulouse-Lautrec écrit la dernière de ses lettres commencées le 28 avril 1871 lorsqu’il avait six ans.

La quasi-totalité des lettres de l’artiste figurant dans sa correspondance donnent peu de renseignement sur l’art. Mais l’homme est bien présent : une tendresse touchante, un goût pour les plaisir raffinés, sa vie d’artiste et, surtout, un sens de l’humour savoureux.



L’ENFANCE 1864-1881 : Handicapé, sa croissance s’arrête à 1 m 52. Ses lettres de jeunesse sont pourtant les plus enjouées de sa correspondance.

À sa tante, se décrivant : « (…) Regardez cette tournure absolument dépourvue d’élégance, ce gros derrière, ce nez en pomme de terre (…) Il n’est pas joli, et cependant après avoir frappé à la porte, est sans s’arrêter au cri d’étonnement de Flavie la concierge, ça a monté l’escalier aussi vite que ses jambes (cassées deux fois, pauvres jambes !...) le lui ont permis. »

À une chienne (celle de sa tante) : « Les joies de la maternité se sont renouvelées pour vous. (…) Les échos du petit salon doivent retentir de vos Gnaff Gnaff… Je vous exhorte donc de bien lécher vos enfants de façon que toutes les bonnes gens de Castelnau puissent venir lever les bras au ciel en disant au milieu de leurs larmes « Chès, semblo sa mairé » (ce qu’ils ressemblent à leur mère). Je vous serre la patte. »

À Madeleine Tapié de Céleyran : « Mme Ludet a un fils officier ; il m’a paru assez chic et gentil. Qu’est-ce que j’ai vu !! Un grand dadais, puant, musqué, pédant jusqu’à citer Boileau, et qui m’a dit qu’il avait récité des vers !!! Oh le monstre !!! Il m’a dit aussi qu’il aimait le grec, le code civil, et tout un amas dans ce style ; j’en ai froid dans le dos. »



LA FORMATION ARTISTIQUE - 1882-1886 : À Paris Toulouse s’inscrit à l’atelier privé Bonnat. Sympathique, celui-ci lui dit : « « Votre peinture n’est pas mal, c’est du chic, mais votre dessin est tout bonnement atroce. » Chez Cormon ensuite, à Montmartre, les amis qu’il rencontre se feront un nom par la suite : Émile Bernard, Louis Anquetin et Vincent Van Gogh. Il se fait un nom d’illustrateur populaire pour la revue du chanteur Aristide Bruant « Le Mirliton », un des cabarets de la Butte où il traîne.

À sa mère : « J’ai commencé une petite tête de pensionnaire à l’auberge où j’ai fait des panneaux, phtisique au dernier degré mais bien jolie. Je regrette de ne pouvoir amener cette jeune fille à Malromé pour la peindre et l’enterrer après. »

À Lili Grenier : « Duchesse, je viens vous rappeler que demain nous boulottons ensemble. Les garçons de l’Ermitage m’ont dit que l’autre jour vous étiez avec un vieillard à nous attendre. Oubliez-le, s’il vous plaît, dans une armoire. »



LE DÉBUTS 1887-1891 : Son succès est grandissant. Il fait partie d’un groupe que Van Gogh nomme les « Impressionnistes du petit boulevard » et peint une première affiche « Moulin rouge, la Goulue ».

À Théo Van Gogh, en juillet 1890 : « J’ai reçu trop tard la lettre faire-part de votre pauvre frère pour me rendre à son enterrement. Vous savez quel ami il était pour moi et combien il a tenu à me le prouver. »

À sa mère : « Mon modèle a failli crever et j’ai bien peur que le fait d’avoir posé au soleil n’y soit pour quelque chose. De telle sorte que mon navet a été encore enrayé. »



LA MATURITÉ 1892-1897 : Toulouse a la trentaine. Période prolifique. Ses thèmes favoris sont les plaisirs de cette vie nocturne qu’il fréquente. Yvette Guilbert lui demande une affiche : « C’est le plus beau succès que je pouvais rêver, car elle a déjà été interprétée par les plus célèbres ».

À sa mère : « Quand à ma bonne, le mal était tout simplement une constipation opiniâtre, aussi l’ai-je vigoureusement récurée, et elle commence à bouger. »

À sa mère : « Dites à Balade de préparer une barrique à envoyer, pour que nous puissions le mettre en bouteilles. Je consomme (d’après mes calculs) une barrique et demie par an. »

À Maxime Dethomas : « Miss Belfort (la chanteuse irlandaise May Belfort) demande un époux pour sa chatte. Est-ce que votre chat de Siam est mûr pour la chose ? »



LES DERNIÈRES ANNÉES 1898-1901 : Un déclin tragique : l’alcoolisme, la syphilis, ronge l’artiste. Sa mère le confie à une femme de chambre qui le surveille. Pathétique ! En février 1899, une crise le fait interner dans une clinique à Neuilly. Il écrit à un ami : « Viens m’y voir et nous ferons un peu d’esprit. » Il retrouve un peu de son énergie créatrice et exécute une série de scènes de cirque pour démontrer aux médecins qu’il est sain d’esprit. Dés sa sortie il recommence à boire dissimulant l’alcool dans une canne creuse. Sa cote artistique a monté mais il n’a plus la volonté de travailler.

À sa mère, un dernier trait d’humour : « Nous avons été à Arcachon, Damrémont nous a reçu d’un air embarrassé.. ? Décidemment le célibat a ses charmes. Ce pauvre garçon m’a fait de la peine. Il avait la mine du monsieur qui a foiré dans ses culottes, tout en se forçant pour dire des amabilités qui ne sortaient pas. »



Le jour du décès de Toulouse-Lautrec, le 9 septembre 1901, son père écrit au peintre René Princeteau, qui fut son premier maître : « Henri, mon fils, le « petit » comme vous l’aviez baptisé, est mort cette nuit à 2h15. Je l’ai vu sans qu’il puisse me voir, tant l’œil grand ouvert ne voyait plus rien, bon et doux, ne récriminant contre presque rien ou personne, lui qui devait tant pâtir de sa tournure qui faisait retourner les gens, pitoyables en général plutôt que moqueurs. »



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Les Minis du grand Art : Toulouse-Lautrec

Cette collection des « Minis du grand art » est vraiment très bien conçue. Elle est à mon avis idéale pour connaître l’essentiel d’un artiste et de son œuvre. Ici, huit chapitres principaux, eux-mêmes subdivisés en en deux ou trois sous-chapitres, c’est clair et limpide. De très très nombreuses reproductions et photos illustrent une documentation abondante (au total autour de 150 visuels pour quelque 90 pages… et ce sans que soit sacrifier la richesse du texte !

Je note quand même (mais format réduit oblige) que certains articles, trop denses ont vu leur typo réduite (très inconfortable, surtout lorsqu’à cela s’ajoute un fond de page foncé) mais c’est bien là le seul bémol (compréhensible) de cette excellente édition.

A noter (avec bonheur) un petit article sur la technique lithographique, bien intéressant.



Pour résumer « mini mais costaud».

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La cuisine de monsieur Momo

C'est qui Momo ?

Et bien voilà, vous allez tout savoir, Momo, c'est Maurice, Maurice Joyant, un pote à Lautrec, même qu'ils ont usé leur culottes sur les bancs de la même école à l'âge de 8 ans, au lycée Fontanes, (devenu Condorcet, le même bahut que Marcel Proust hantera quelques dix ans plus tard...) c'est pas rien !

Les hasards de la vie font qu'ils se retrouveront bien des années plus tard et que Joyant en plus de l'ami, deviendra son marchand, son critique, son collectionneur et conservateur, son historien... voire son tuteur, c'est pas rien !

En effet il se trouve, que ce Maurice Joyant, passant outre les souhaits de ses parents laissa ses études de droits pour suivre ses penchants artistiques qui le conduisirent à devenir gérant de la galerie Boussod-Valadon après que le gérant en titre un certain Théo van Gogh (ça vous dit quelque chose...) fut interné à Utrecht, dans une maison de santé, deux mois environ après le suicide de son frère Vincent (comme le monde est petit ma bonne Dame!) Enfin, ils se côtoyèrent plus intimement que jamais, travaillèrent ensemble, et festoyèrent à l'occasion car comme le remarquait déjà sa cousine quand ils étaient petits « il a le légendaire estomac Lautrec »... enfin, Maurice Joyant fut son plus fidèle ami. Je vous dis tout ça, mais tout n'est pas dans ce livre, car en fait, il n'est guère question De Toulouse Lautrec dans ce livre, mis à part dans l'intéressante préface de l'historien Pascal Ory.

En fait, ce livre est une réédition du livre de Maurice Joyant paru en 1930 (l'année de son décès) sous le titre « La cuisine de Momo, Célibataire ». Mais la préface de la première édition, signée Joyant, n'en parle pas davantage, il faut dire que l'intrépide Lautrec (petit bijou pour sa maman), était mort depuis une trentaine d'années déjà.

Enfin, cette édition est nous dit-on augmentée de plusieurs recettes d'Antoine Westermann, (vous savez, le célèbre patron du Drouant, ou le patron du célèbre Drouant, où a lieu chaque année la réunion des jurys du Goncourt) ; augmentée ? Est-ce à dire que ce livre ne se suffisait pas à lui-même pour fêter dignement le 110ème anniversaire de la disparition d'Henri Marie Raymond de Toulouse-Lautrec, prétexte de sa réédition ? Ce serait en juger bien sévèrement, quoique mon sentiment va tout de même jusqu'à me faire penser qu'il s'agit là d'un bon petit coup marketing....

Côté recettes, rien d'époustouflant, concernant Lautrec, on l'a dit, pas grand chose que l'on ne sache déjà, 6 reproductions en tout et pour tout dont 4 portraits dont un bien sûr un de joyant à la chasse (et dans sa superbe) enfin rien qui ne laisse transparaître le boulimique de vie et boute en train égrillard qu'était Lautrec.

Enfin j'ai regretté aussi le choix d'une minuscule typo alors que les textes flottent à l'aise dans la page. C'est joli mais rend la lecture bien fatigante.

Si je recommande ? La réponse est : pas spécialement, mais vous faites comme vous voulez.
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La cuisine de monsieur Momo

Dans son recueil, Momo tantôt s'avance masqué sous la toque d'un cuisinier capable d'imaginer une terrine de lapin sans lapin ou d'attribuer un boeuf miroton à "Mme Pipelet, concierge", tantôt scrupuleux lorsqu'il s'agit d'expliciter la recette bordelaise du homard à la Bonnefoy à l'ancienne, comparée à celle de la langouste américaine. [...] Ces traits d'époque dessinent une gastronomie joviale différente de celle, régionaliste et grégaire, qui prévaudra à la veille de la défaite de 1940.
Lien : http://www.lemonde.fr/livres..
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Au cirque

Un très beau livre pour une très jolie collection de poche.
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