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3.8/5 (sur 5 notes)

Nationalité : États-Unis
Biographie :

Le roman d’anticipation "Crevez charognes" (à l’origine, "Croak Bastards") a été traduit de l’américain par Thomas Dorville.

D’après les informations en sa possession, le texte, transmis de main en main depuis plus de vingt ans, aurait été écrit par un SDF de Chicago mort en 1987, dont on ne connaît que le nom, vraisemblablement un pseudonyme : Herbert Jeffrey Pastorius.

On ne sait rien de plus à propos d’Herbert J. Pastorius,

Source : http://www.editionsdelabatjour.com/article-herbert-jeffrey-pastorius-116836081.html
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Bibliographie de Herbert J. Pastorius   (1)Voir plus

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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
J'imagine que la cloche elle a rien dit, elle s'est couchée sur la plaque, elle a fait semblant de pioncer pour me couvrir. Ils ont entravé que pouic, quand je suis revenu à moi j'étais au même endroit, la tronche trempée dans le noir, absolument seul. J'étais gelé jusqu'au calbute, j'avais trop mal pour me relever mais fallait que je bouge, je pouvais pas ramper non plus, tout ce que j'ai réussi c'est à m'adosser au conduit et à pousser sur les jambes pour avancer en crabe, par petits pas minuscules. Valait mieux pas qu'on me poursuive, même une foutue limace m'aurait grillé au cent mètres, j'étais complètement cuit, recuit, ensuqué, c'était l'énergie du désespoir, la volonté de pas pourrir là, peut-être aussi parce que ce connard de Sobor m'avait mis la haine, j'avais pas envie de claquer sans le zigouiller de mes mains. J'ai continué longtemps, sans voir personne, à croire que les égouts étaient vides, ç'avait peut-être rapport avec l'odeur de charogne que je sentais sans pouvoir détailler l'origine. J'ai pas crié, j'ai pas appelé à l'aide. C'aurait fait qu'attirer d'autres pelures, dans mon état j'aurai s pas pu me défendre.
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Dans les dicos ils disent que c'est comme ça qu'on appelait les animaux bons pour l'abattoir y'a des siècles, on les donnait en offrande aux dieux, quand on en avait devant lesquels se mettre à quatre pattes. Ca a bien changé. Maintenant on en est réduit à se donner en holocauste à des paumés, des merdeux, des baltringues qui sniffent de la colle et s'envoient du méthane, pour que dalle la plupart du temps, ou si peu, une fois qu'on a payé la bouffe et le loyer il reste plus au fond des poches que des vieux pansements et le sang séché goutté de ses phalanges. Et puis on a trouvé le dieu unique, le dieu suprême, il est bien balèze celui-là, il résout tout et personne trouve rien à y redire. La sécurité. Le mot est laché. Tout est dit. Y'a plus de violence. Plus de crimes. Plus de meurtres. Plus de guerres, pas ici en tout cas. On a la solution. Elle est belle, elle est pratique, on l'adore comme des bienheureux. Tout est légal. Tout est organisé. Si un mec a envie de se défouler en shootant les genoux d'un type au fusil, coup de fil, virement par carte bancaire, le rendez-vous est pris en catégorie A qui se fera dézinguer avec le sourire à condition d'allonger. C'est le job. Ca gagne oas des masses si on tient à rester valide. Pour beaucoup c'est du superflu. Faut repartir en civière en tenant ses tripes pour que ça paye un minimum.
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Ici on voit que dalle, les journées elles existent pas. Tout est comme avant. J’ai pas pu être là quand on l’a mis six pieds sous terre. À supposer qu’il ait eu droit à tout le ramdam. Je suis au courant de rien, j’ai même pas la télé. Le spectacle m’aurait plu. J’ai préféré plier les gaules, j’avais toute une clique de connards au derche. Si je me tiens tranquille, tout se passera bien. Je sais que ça ira. J’ai fait le plus dur. J’ai survécu. C’est dommage quand même. J’ai toujours eu un goût pour les enterrements. Le cérémonial. Les discours. Les fringues sombres. Les concetés débitées par le cureton. Puis les larmes, aussi, faut être honnête. C’est pas que j’aime voir les gens souffrir, ça me rassure de savoir que je suis pas le seul à m’en prendre plein la tronche. Chacun prend sa part à la grande saloperie universelle, rien de plus normal.
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Je suis vic. Ou 2AP pour l’administration et les fiches de paye, Agent d’Accompagnement Personnel, les connards des bureaux ont le sens de l’euphémisme, ça pourrait me faire marrer si j’avais pas si mal aux côtes, un fou rire et je pourrais me perforer un poumon. Entre nous on a jamais dit 2AP, ou alors pour faire les cons, on disait vic, c’est comme ça qu’on s’appelait. Ça veut dire victimes. On en était pas vraiment puisqu’on était payés, à une époque je me suis renseigné pour savoir d’où il venait ce mot-là, j’aime pas avoir des doutes, ça m’empêche de dormir, ça et les hématomes, les attelles, les os qu’on doit garder immobiles, qui se ressoudent la nuit pendant qu’on est plus rien. Dans les dicos ils disent que c’est comme ça qu’on appelait les animaux bons pour l’abattoir y’a des siècles, on les donnait en offrande aux dieux, quand on en avait devant lesquels se mettre à quatre pattes. Ça a bien changé. Maintenant on en est réduit à se donner en holocauste à des paumés, des merdeux, des baltringues qui sniffent de la colle et s’envoient du méthane, pour que dalle la plupart du temps, ou si peu, une fois qu’on a payé la bouffe et le loyer il reste plus au fond des poches que de vieux pansements et le sang séché goutté de ses phalanges. Et puis on a trouvé le dieu unique, le dieu suprême, il est bien balèze celui-là, il résout tout et personne trouve rien à y redire. La sécurité. Le mot est lâché. Tout est dit. Y’a plus de violence. Plus de crimes. Plus de meurtres. Plus de guerres, pas ici en tout cas. On a la solution. Elle est belle, elle est pratique, on l’adore comme des bienheureux. Tout est légal. Tout est organisé.
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