La blessure était horrible. L'homme allait mourir.
- Tu t'en sortiras, assura Fritz Hartwig. Mieux que ce con d'Hitler. Lui, il est foutu.
- Pour sûr ! rigola le blessé.
Mélita se serra contre son mari. Elle ferma les yeux. Certes, le monde n'était encore que feu et flammes. Mais le pire était passé. La paix, le calme, la sérénité, l'amour, tout cela était devant. Il n'y avait plus qu'à continuer.
- Nous serons bientôt arrivés, murmura-t-elle.
II vit qu'elle pleurait. Mais il devina que c'était des larmes de joie.
- Bientôt, assura-t-il.
- Oh ! Sylvia... murmura-t-il en abaissant son front sur ses genoux.
Quand il se redressa, la fleur mouillée de ses larmes semblait reprendre vie. Il la glissa entre les doigts de la jeune fille réunis sur sa poitrine, lui baisa les ongles, puis la bouche qu'elle gardait entrouverte.
Il hésita à lui fermer les yeux, murmura :
- Non. Ainsi, tu verras jusqu'au bout les fleurs sur ta tombe...