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Citation de Josepha_Anh


Et les articles, les émissions se succèdent. Ils sont sauvés. Ils sont à bord d'un paquebot hollandais. Mornes, mais résignés, pleins de gratitude envers la mère patrie, ils sont arrivés au Cap où ils ont découvert les autos, les avions, les vélos, les immeubles de vingt étages, les postes de télé, les feux de circulation, les enseignes au néon, tout un monde inconnu, fabuleux. Bien sûr, explique-t-on, ils en avaient entendu parler ; ils recevaient quelques illustrés, ils rêvaient dessus : mais à peu près comme nous-mêmes, dans les romans de science-fiction, nous rêvons aux habitants d'une autre planète. Ils n'évoquaient cet univers étrange, mythique, qu'avec réticence. Les magazines, hélas ! se complaisent dans le terrifiant : champignons atomiques, révoltes, crimes, chutes d'avions, guérillas, désastres en tous genres et la puissance même de ce monde infernal - puissant, peut-être, parce qu'infernal - les détournait de nous. Maintenant ils voient ils touchent ; ils s'aperçoivent que la joie, les fleurs, la bonté, les petites filles rieuses existent aussi, malgré le reste, dans les Extérieurs. C'est peut-être ce qui les étonne le plus, avec un certain nombre d'institutions qui nous sont familières et dont ils ne soupçonnaient ni le rôle ni même l'existence : la douane par exemple ou la police. Mais c'est la foule des grandes artères qui a tiré d'un vieillard le cri le plus surprenant :
- Nous ne savions pas que nous étions si peu !
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