Willibald prit donc la décision de mettre au point une « pilule de l’oubli ». Il ne doutait guère, s’il y parvenait, que sa fortune fut faite. Tout le monde à quelque chose à oublier : un méfait d’hier dont on a encore honte aujourd’hui, une situation où l’on s’est trouvé tout à fait ridicule, ou tout simplement les reproches éternels (de sa mère, de sa femme, des deux). L’amnésie sélective permettait enfin de gommer le passé, donc de changer le présent.