La nature, après s'être montrée pimpante et joyeuse au printemps comme une brune qui espère, devient mélancolique et douce à l'automne comme une blonde qui se souvient ; les gazons se dorent, les fleurs montrent leurs pâles corolles, les marguerites percent plus rarement les pelouses de leurs yeux blancs, on ne voit plus que calices violâtres. Le jaune abonde, les ombrages deviennent plus clairs de feuillage et plus foncés de teintes, le soleil, plus oblique déjà, y glisse des lueurs orangées et furtives, de longues traces lumineuses qui s'en vont vite comme les robes traînantes des femmes qui disent adieu.