Ainsi, aller à l'église internationale protestante de Bruxelles, c'est un peu rendre visite à mon enfance. Et si je ne suis pas en résonance avec l'interprétation que les hommes ont de la Bible, j'aime les Écritures où se dévoile progressivement à moi la puissance du Verbe. D'une certaine manière, je sais depuis toujours que le Christ n'est ni chrétien, ni protestant, que Siddhârta n'était pas bouddhiste, pas plus que le prophète Mohammed n'était musulman. C'est comme pour la musique. Il ne s'agit pas d'enfermer mais d'ouvrir. Sortir des dogmes et des principes étriqués pour aller rencontrer le grand large, là où les notes transmettent amour et compassion, tout comme Jésus ou Siddhârta l'enseignaient avec des mots simples susceptibles de toucher les plus humbles. Si j'aime à ce point la musique, c'est en ce qu'elle est une pratique spirituelle à part entière, libérant, hors de toute censure, notre coeur et notre esprit, et par là une possibilité d'ascension sans pareille.