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Citations de Hyun-Jung Lim (31)


Hyun-Jung Lim
La beauté est éphémère. Alors, moi du coup, je me posais la question : qu'est-ce qui dure dans la vie ? On a beau avoir énormément de terre, énormément de maisons, de vêtements, etcétéra, mais on ne va pas les emporter là-haut. On ne peut pas de toute manière les emporter. Si on part, si on emporte quelques choses, c'est seulement notre âme et moi je me disais toujours, écoute, moi j'aimerai quand même repartir millionnaire, mais bon, millionnaire d'âmes. J'ai envi d'enrichir mon âme. Donc du coup toutes les actions que je fais dans la vie, j'ai envie que ça contribue à nourrir mon âme ... donc par exemple jouer de la musique.
France Inter - Vous avez dit classique ? Émission du 22 mars 2016
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La musique est née dans le son du vent, elle prend sa source dans le bruit des rivières, dans le mouvement des poissons – elle était là déjà sous le pont d'Anyang, dans la langueur des algues qui bouleversaient mes yeux d'enfant. La musique est la nature, et plus encore : son écho. Elle donne à entendre cette perfection du flux irrégulier de tout ce qui est vivant. Vagues qui viennent mourir avec une cadence répétée sur le sable, mais toujours uniques, toujours singulières ; chant de l'oiseau interrompu et qui repart ; pluies torrentielles et bruines de printemps ; mousson du souffle intérieur, rubato de l'âme, cœur qui bat, qui s'accélère, qui a peur, qui se retient, rougeur des joues dans l'émotion, mains moites, corps vivant !
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Ma famille n'est pas musicienne, la musique classique lui est une étrangeté, et les noms de Mozart ou de Beethoven font partie des espèces inconnues. Et pourtant, le piano est ma langue première. J'ai appris à en jouer avant d'apprendre à lire et à écrire. Je découvre les notes avant les chiffres et l'alphabet. Elles sont pour moi comme des pousses de soja en noir et blanc qui dansent sur les partitions.
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Quelques deux cent ans avant Chopin, dont il est dit qu'il a inventé le rubato – soit la liberté dans le temps -, Monteverdi évoque déjà deux types de tempo : le tempo della mano, qui est un temps strictement mesuré et sans faille, et le tempo dell'anima, le temps de l'âme et du sentiment, où se glisse justement la faille, ce qui fait trembler et frémir l'humain, ce qui le rend vivant.
Dans le tempo della mano, la musique est prise en otage, soumise au temps, maîtrisée. Or c'est cette maîtrise qu'il faut pousser au point de s'en libérer pour avoir le courage de s'y abandonner, d'oser glisser dans la faille et faire jaillir l’imprévisible du souffle divin que recèle le tempo dell'anima. C’est ce temps-là que je cherche et nul autre.
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Qu'est-ce que la musique ? N'est-elle pas une communication d'âme à âme ?
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Le rubato, c'est ce qui fait palpiter et frémir la musique. Chopin ne l'a pas inventé. Le rubato est la musique. Il court dans les forêts profondes et dans le corps des bêtes, il bat dans le sang de l'homme, il vole dans les plumes des hirondelles impatientes avant l'orage, il s'effondre avec les glaciers dans un bruit de géant, il murmure avec les abeilles dans le sexe des fleurs, et c'est à chacun d'en faire danser la voix.
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Mozart a composé dès l'âge de six ans, Chopin venait d'en avoir vingt quand il a écrit les deux plus beaux concertos qui soient, Schubert venait de passer la trentaine quand il est mort. Beethoven a-t-il jamais souhaité que sa musique soit jouée avec « maturité » ? Pour lui, la musique devait « faire jaillir du feu de l'esprit des hommes et les larmes des yeux des femmes ». Dont acte.
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Ainsi, aller à l'église internationale protestante de Bruxelles, c'est un peu rendre visite à mon enfance. Et si je ne suis pas en résonance avec l'interprétation que les hommes ont de la Bible, j'aime les Écritures où se dévoile progressivement à moi la puissance du Verbe. D'une certaine manière, je sais depuis toujours que le Christ n'est ni chrétien, ni protestant, que Siddhârta n'était pas bouddhiste, pas plus que le prophète Mohammed n'était musulman. C'est comme pour la musique. Il ne s'agit pas d'enfermer mais d'ouvrir. Sortir des dogmes et des principes étriqués pour aller rencontrer le grand large, là où les notes transmettent amour et compassion, tout comme Jésus ou Siddhârta l'enseignaient avec des mots simples susceptibles de toucher les plus humbles. Si j'aime à ce point la musique, c'est en ce qu'elle est une pratique spirituelle à part entière, libérant, hors de toute censure, notre coeur et notre esprit, et par là une possibilité d'ascension sans pareille.
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Lors d'un concert, chaque note, chaque mesure, chaque phrasé est pour moi une question de vie ou de mort. Pour risquer la mise à nu de moi-même où déployer la vérité entière de mon être. Il est vain de chercher à se distinguer par son interprétation . Ce qui compte, c'est d'être entiérement vrai vis-à-vis de l'œuvre et de soi-même . Entièrement soi, sans aucune crainte. Interprèter à travers cette singularitè unique que nous sommes la musique, le souffle du souffle. Prendre le risque d'aller d'une note à l'autre aussi rapidement que Beethoven les a écrites pour incarner son message divin. Aussi radicalement. Prendre le risque d'être vivant. D'être libre. Et ainsi fidèle à ceux qui, avant nous, l'ont été : libres.
"Je regrette de n'a pas avoir eu le courage de vivre ma vie au lieu de celle que d'autres attendaient de moi." L'infirmière Bonnie Ware, qui a longtemps travaillé dans un service de soins palliatifs, raconte que c'est là le regret le plus commun des êtres avant de mourir.
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Il n'y a personne pour me soutenir et cette absence est un espace où je respire, observant avec quelle tension les parents s'adressent à leur enfant prodige.
C'est seulement douze ans plus tard que j'ai appris de quel soutien, invisible et silencieux, je fus accompagnée. Ma mère, pendant cent jours, à mes côtés, a pratiqué les cent huit inclinations qui, dans le bouddhisme coréen, représentent un acte de vénération et d'humilité remarquable. Sur un large coussin elle s'est posée chaque matin debout, les mains jointes, et pendant plus de trois mois a accompli cette profonde révérence envers le monde qu'incarnent ces cent huit inclinations à l'égard du vivant, de ce qu'il y a de plus précieux en l'homme, sa part divine et son trésor. Elle ne m'en a rien dit et je n'ai rien vu. A mes côtés, à mon insu, dans le petit appartement de la rue Saint-Nicolas, elle m'a soutenue, portée, accompagnée. Il n'y avait personne avec moi physiquement le jour du concours d'entrée au Conservatoire de Paris, mais il y avait bien plus. Il y avait l'amour de ma mère qui, invisible et silencieux, me hissait de ses bras attentifs et patients pour m'aider à m'ouvrir à l'Esprit.
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La musique est sans limite. Elle surpasse le style ou la personnalité du compositeur. À l'interprète d'en poursuivre la création en apportant à son jeu sa sensibilité et sa singularité uniques. Et cela suppose de prendre des risques. C'est-à-dire d'affronter la peur de l'inconnu et une certaine angoisse, mais quel pas de géant.
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Vénérable Seongdam Sunim, lorsque je lui ai parlé de ce livre que je préparais, m'a dit : "Publier un livre nécessite la vie de nombreux arbres. Il faut que votre ouvrage vaille la peine de leur sacrifice. Sinon à quoi bon ?"
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J'ai composé selon l'inspiration du moment, sans comprendre que j'avais affaire à de grandes lois cosmiques ; alors que Brahms, tout comme Beethoven, avait conscience de ce que la Toute-Puissance les assistait. Seul un génie créateur suprême peut atteindre à de tels sommets.
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J'ai douze ans, j'ai cent ans. Je suis vieille et seule, je suis innocente et lucide, mais il y a le piano.
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La musique n'a pas d’âge.Et la maturité du cœur et de l'esprit n'a que faire des années du calendrier.
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Je rêve d'un piano moderne au toucher d'autrefois. Cet idéal de piano, j'en ai rencontré quelques-uns. Quelle grâce alors! Quelle aisance ils me donnent! Par la richesse de leur sonorité, leur palette infinie.
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La beauté est superficielle, elle ne dure pas. C’est une chose que je sais depuis longtemps. Que le corps n’est qu’un véhicule, et que l’on emporte rien dans la mort ; qu’il est plus intelligent et plus juste de cultiver et de nourrir cette beauté essentielle en soi, invisible et subtile.
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Quelques deux cents ans avant Chopin dont il est dit qu’il a inventé le Rubato, soit la liberté dans le temps, Monteverdi évoque déjà deux types de tempo. Le tempo della mano qui est un temps strictement mesuré et sans faille et le tempo dell anima, le temps de l’âme et du sentiment, où se glisse justement la faille, ce qui fait frémir et trembler l’humain, ce qui le rend vivant.
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Je me lève, heureuse de pouvoir enfin m'exprimer dans "ma langue", la musique. J'ai choisi Chopin. Et là, il n'y a plus de peur, il n'y a plus de mots, il n'y a plus le dedans ni le dehors, il n'y a plus de coupure entre le monde et moi, il y a l'un, l'uni, la joie, la merveille. Et cet immense silence stupéfait dans la classe quand j'ai fini de jouer.
Le piano m'a rouvert au monde.
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Je ne le formule pas encore ainsi,mais je devine déjà que les compositeurs des XVIIIe et XIXe siècles, dits aujourd'hui "classiques", sont vivants. Absolument vivants. Et que si leur oeuvre a traversé le temps, c'est bien parce qu'ils ont pris le risque de vivre la vie nue, celle que la plupart de leurs contemporains -et c'est toujours vrai, quelle que soit l'époque, y compris la nôtre- n'ont pas osé oser. Ils ont aimé absolument, ils ont créé absolument, ils ont cherché absolument : le divin, le sublime, l'indicible.
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