Il savait que ses propres exigences étaient modestes : un appartement, des livres, des disques et une voiture déglinguée. Et il avait réduit sa vie à une simple coquille, sachant pertinemment qu'il avait complètement raté le plus important : l'amour, les amitiés, la vie de famille. On l'avait accusé d'être l'esclave de sa carrière, mais c'était faux. Son boulot l'aidait à tenir, mais c'était une solution de facilité. Chaque jour il traitait avec des étrangers, des gens qui ne représentaient rien pour lui dans un sens plus large. Il pouvait entrer dans leur vie et en ressortir aussi facilement. Il en venait à vivre l'existence des autres ou au moins des tranches de leur existence par la bande, ce qui lui évitait de s'impliquer à fond.