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Citation de livrovore153


Marie baissa la tête pour éviter que Wina ne voie son expression boudeuse. La vieille femme ne lui en aurait fait que plus de reproches et lui aurait tenu un discours sur les devoirs conjugaux, farci d'allusions troublantes. L'adolescente n'arrivait pas à lui faire comprendre qu'elle avait peur de la tournure inattendue qu'avait prise son existence. Fille unique, elle venait tout juste de fêter ses dix-sept ans et, de ce fait, n'était pas prête pour le mariage. Or, voilà que dans quelques jours elle serait livrée à l'autorité d'un homme pour lequel elle n'éprouvait pas le moindre sentiment.
Pour autant qu'elle se souvienne, Ruppertus Splendidus était de taille moyenne, et maigre comme beaucoup de jeunes gens de sa connaissance. Son visage était trop anguleux pour être joli, mais il n'était pas désagréable. En revanche, ses yeux semblaient transpercer tout ce qu'ils voyaient. La seule fois qu'elle l'avait rencontré, elle avait été prise de frissons à la vue de son regard et au contact de sa main froide et presque sans vie. Toutefois, elle n'arrivait pas à faire comprendre à Wina et à son père pourquoi elle se sentait mal à l'idée d'épouser le fils du comte von Keilburg.
Comme l'intendante semblait toujours disposée à lui faire un sermon sur les bons usages, Marie tenta de changer de sujet.
- Les ballots de drap flamand que les rouliers ont remontés du port aujourd'hui sont encore dans la cour, et on dirait bien qu'il va pleuvoir.
- Quoi ? Ce n'est pas possible ! Il faut mettre la marchandise à l'abri au plus vite. Malheureusement, tous les charretiers sont à l'auberge en train de faire la fête en l'honneur de ton mariage. J'aurais beau rouspéter ou les supplier, je ne risque pas de les en faire sortir. Je vais voir si j'arrive à trouver un de nos valets et à le convaincre de mettre au moins une bâche. Vous n'avez qu'à continuer sans moi pendant ce temps-là.
Cette dernière phrase ne s'adressait pas seulement à Marie, mais aussi à Elsa et Anne, les deux servantes
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