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Nationalité : Roumanie
Né(e) à : Târgoviște , le 06/01/1802
Mort(e) à : Bucarest , le 27/04/1872
Biographie :

Ion Heliade Rădulescu naquit le 6 janvier 1802 à Târgoviște. Après une éducation en langue grecque, il quitta son école pour suivre les cours en langue roumaine de l'école Sfântul Sava, devenue plus tard Colegiul Sfântul Sava, sous la direction de Gheorghe Lazăr. De 1822 à 1827, il dirigea l'école. Il écrivit en 1828 une grammaire du roumain, ouvrant ainsi la voie à l'adoption de l'alphabet latin. En 1829, il fonda Curierul Românesc (« Le courrier roumain »), le premier journal roumain en Valachie.
Il traduisit en roumain entre autres : "Méditations poétiques" de Lamartine en 1830, "Don Quichotte" de Cervantes en 1840, "Julie ou la nouvelle Héloïse" de Rousseau en 1837, "Hernani" de Victor Hugo en 1863.
En 1843, il écrivit ce qui est toujours considéré aujourd'hui comme son chef-d’œuvre, le poème "Zburătorul"
Pendant la Révolution roumaine de 1848, il rejoignit le comité de salut public, participa à toutes les actions et rédigea en grande partie la proclamation d'Izlaz. Il fut ministre dans le gouvernement provisoire. Après l'échec de la Révolution, il s'exila Paris, où il écrivit en français.
En 1859, il revint en Valachie et poursuivit une carrière littéraire et politique. Ion Heliade Rădulescu est mort à Bucarest, le 27 avril 1872.
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Source : Wikipedia
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Citations et extraits (21) Voir plus Ajouter une citation
Le soir à la campagne

Le soleil s'est couché dans la paix d'un beau soir.
Les balanciers des puits mêlent leurs voix grinçantes.
Lentement, lourdement, les bêtes mugissantes
Se pressent en désordre autour de l'abreuvoir.

Le bétail abreuvé chemine vers l'étable :
Les vaches en meuglant redemandent les veaux,
Le crépuscule vibre à la voix des taureaux.
Et le veau bondissant court au pis délectable.

Les bruits cessent enfin, et la source du lait
Commence à susurrer sous le flot qui se presse :
Le lourd pis s'abandonne à la main qui le presse
Et la génisse tourne autour des flancs pelés.

Comme les flambeaux clairs aux maisons du village,
Les étoiles au ciel scintillent dans la nuit.
La lune au doux regard tardivement surgit.
Parfois file une étoile, étrange et court présage.

Les laboureurs lassés par le travail des champs
Pour s'en aller dormir dépêchent leur pitance.
Et partout, maintenant, domine le silence
Coupé de loin en loin par de sourds aboiements.

De la voûte du ciel pendent les sombres voiles
Déroulant leurs longs plis parsemés d'astres d'or
Sur ce monde endormi qui se délasse encore
Dans le rêve éclairé par l'éclat des étoiles.

Du firmament sur nous descend un charme exquis.
Tout est silencieux, les lointains sont tranquilles.
Le vent n'agite plus les feuilles immobiles.
Les moulins se sont tus sur les biefs endormis.

(traduction de Nicolae Iorga et Septime Gorceix)
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Je commence mon livre tel que le mouvement roumain a commencé : par les deux principes de l’autonomie et la souveraineté  ; je le finis par la violation de l’autonomie.
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Extrait du poème intitulé "L'esprit volant" (Zburãtorul):

Mais le champ comme le métier à tisser fatiguent les paysans
Et après un bref dîner le sommeil aussitôt s'invite.
Le silence à présent règne uniformément,
Et il n'y a plus que les aboyeurs qu'on entende sans limite.

Somptueuse, somptueuse nuit: au cœur même de la rigueur
Son habit noir, d'étoiles clairsemé,
Détendu, enveloppe le monde qui dans les bras de la torpeur
Rêve tout ce qu'éveillé il n'avait pas rêvé.

Tout est silence et absolue inertie:
Enchantement ou désenchantement sur le monde se sont posés;
Ni la feuille ne bouge ni le vent ne gémit,
Et les eaux dorment profondément et les moulins se sont arrêtés.

[Dar câmpul și argeaua câmpeanul ostenește
Și dup-o cinã scurtã și somnul a sosit.
Tãcere pretutindeni acuma stãpânește,
Și lãtrãtorii numai s-aud necontenit.

E noapte naltã, naltã; din mijlocul tãriei
Veșmântul sãu cel negru, de stele semãnat,
Destins cuprinde lumea, ce-n brațele somniei
Viseazã câte-aievea deșteaptã n-a visat.

Tãcere este totul și nemișcare plinã:
Încântec sau descântec pe lume s-a lãsat;
Nici frunza nu se mișcã, nici vântul nu suspinã,
Și apele dorm duse, și morile au stat.]
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Si la Valachie avait eu sa disposition, en 1848, deux cent mille baïonnettes et quelques centaines de bouches à feu, eût-il été prudent, eût-il été salutaire de déclarer la guerre à ses voisins, ainsi que le prétendent aujourd’hui certaines personnes ? Quant à moi, je ne le pense pas ; car le sang humain est précieux, la victoire indécise ; et puis une déclaration de guerre est une chose grave. Quand bien même on aurait vu la nation entière sous les armes, l’opinion aurait été de recevoir l’envoyé de la Sublime-Porte, Suleyman- Pacha, avec les mêmes honneurs qui lui ont été prodigués à son arrivée ; je lui aurais toujours témoigné les sentiments dont le peuple roumain était pénétré, lorsqu’il jurait de respecter et de défendre les deux grands principes qu’il avait proclamés : celui de son autonomie, et celui de la suzeraineté de la Sublime-Porte. Mais à l’arrivée de Fuad-Effendi, j’aurais su imposer silence à des calomnies inspirées par une ignorance systématique ; je l’aurais forcé à respecter la vérité, à se conformer à la loyale décision figurée dans le mouvement ; car je pouvais craindre qu'on me fit le reproche de me complaire dans les personnalités ; c’est pourquoi je me réservais de publier plus tard mes mémoires sur l’histoire du mouvement, qui n’étaient que le complément ou, pour mieux dire, le centre essentiel auquel se rattachaient la première et la troisième partie. Mon intention était d’éclairer les esprits  ; mais cette publication n’était pas suffisante. Mes lecteurs demandent non seulement les causes et les suites de notre mouvement, mais encore l’exposition des faits qui se sont accomplis en 1848. J'obéis donc à leurs vœux en publiant mes mémoires particuliers sur l’histoire de la régénération roumaine, le travail était destiné à être publié plus tard.
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Les Roumains, en effet, n'étaient plus en position de déclarer et de soutenir la guerre; mais ils pouvaient recevoir en frères les Russes, offrir leurs villes comme magasin de provisions, procurer le nécessaire, supporter les chargés et les dépenses de la lutte, former un corps auxiliaire de volontaires destinés à remplir les fossés pour préparer la victoire, faire de leurs maisons les asiles et les hôpitaux d'une armée, de leur sol le théâtre des dévastations; et ce fut d'un grand secours dans toutes les campagnes de la Russie, au milieu de contrées ennemies et inconnues. Si l'on eût donné à Napoléon une Moldo-Valachie, avec toutes ces conditions, comme arrière-garde quand il entreprit sa croisade du Nord, Napoléon n'aurait pas succombé, et Napoléon seul nous dirait quelle providence ont toujours été les deux pays pour l'empire moscovite.
Les Roumains accordèrent au Czar ce qu'ils ne lui devaient pas, et le Czar, à la fin de la campagne, abandonna la famille de Brancovano qui subit le martyre à Constantinople, emporta à Pétersbourg Celle de Cantimir et d'autres chefs, dépouilla la Valachie et la Moldavie de leurs documents historiques et des hommes les plus capables, et ne conclut avec la Porte que des traités en sa faveur. Les Roumains n'en tirèrent aucun profit, sinon d'avoir dans le Czar un garant de leurs droits, puis un soi-disant protecteur, puis un des plus cruels ennemis et usurpateurs. Mais ce n'était pas le Divan qui empiétait sur leurs droits, ce n'était pas le Divan qui déprédait leur territoire pour avoir besoin d'être garantis contre le Divan. C'étaient les brigands et les rebelles turcs, contre lesquels le Czâr ne pouvait rien garantir et rien défendre.
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Je ne prêche parmi mes compatriotes que le respect aux traités ; je ne demande aux Turcs que le respect aux traités ; je ne demande à la Russie que le respect aux traités et de solder à mon pays les millions qu'elle lui a dérobés pour nourrir ses armées, au détriment de nos droits  ; et en plein XIXe siècle, m’appuyant toujours sur la base de nos traités, je demande à l’Europe entière qu’on restitue à la Moldavie la Bessarabie et la Bukovine, provinces que la Russie et l’Autriche n’avaient pas le droit d’arracher.
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En terminant, j’étais décidé à venir me présenter au milieu de vous, et à demander d’être jugé et châtié pour tout ce que j’aurais pu vous faire de mal, si les ennemis de la patrie, vos tyrans, n’étaient pas prêts à incriminer ma conduite juste et loyale comme une tentative de troubles, que j’ai toujours abhorrés  ; s’ils n’étaient pas prêts à y trouver un nouveau prétexte pour prolonger leur occupation. En conséquence, après une vie errante de deux années et demie, j’entre en Turquie, mes ouvrages à la main.
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Si je vous étais étranger, si je n’étais né au milieu de vous, si vous ne connaissiez ma vie et mes œuvres, je n’aurais pas osé vous présenter une pareille préface. Les uns parmi vous m'ont vu enfant, les autres ont été condisciples sur les bancs du collège, d’autres m’ont entendu comme professeur pendant six années, et la nation entière m'a entendu aussi pendant vingt-huit années lui communiquer les idées du siècle, m’a vu cultiver sa langue et conduire sa jeunesse sur la voie véritablement nationale  ; vieillards et jeunes gens, amis ou ennemis, vous connaissez mes actes et ma conduite, vous seuls êtes compétents pour approuver ou désapprouver mes confessions intimes.
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Il dégagea les éléments de la langue nationale et en compensa la première grammaire méthodique et presque philosophique suivant Condillac  ; enseigna à ses élèves la grammaire, la géographie et l’histoire  ; donna des leçons de rhétorique et de logique  ; traduisit Francœur et fit des classes de mathématiques pures  ; il forma enfin quelques élèves, Valaques et Moldaves, les derniers envoyés par le métropolitain Benjamin afin d’entendre ses leçons, et leur inspira les sentiments qu’il avait reçu en héritage son maître [Gheorghe Lazăr].
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Enfin, pour les événements dans lesquels je n’étais ni acteur ni spectateur, je m'en rapporte aux documents existants, au témoignage des témoins oculaires et à l’opinion publique.
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