Chaude, pensaient les Parisiens. L'air du printemps. C'était la nuit en guerre, l'alerte. Mais la nuit s'efface, la guerre est loin. Ceux qui ne dormaient pas, les malades au fond de leur lit, les mères dont les fils étaient au front, les femmes amoureuses aux yeux fanés par les larmes entendaient le souffle de la sirène. Ce n'était encore qu'une aspiration profonde semblable au soupir qui sort d'une poitrine oppressée. Quelques instants s'écouleraient avant que le ciel tout entier s'emplit de clameurs.
(Incipit)