Je ne me souviens plus du lendemain, le jour où ma mère n'est pas revenue au verger de cerisiers. Mais j'ai gardé la mémoire des années de dorlotement qui ont précédé cette journée fatale de Juin 1944, et je n'ai jamais oublié les quelques bonnes âmes qui m'ont protégé du pire, comme un îlot de bonté originelle au milieu d'un océan d'adversité sans horizon.