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3.8/5 (sur 10 notes)

Nationalité : France
Biographie :

Isabelle Queval est philosophe, maîtresse de conférences habilitée à diriger des recherches au département des sciences de l'éducation de l'Université de Paris Descartes et membre du Centre de recherches sur les liens sociaux (CERLIS-UMR 8070).


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La philosophie du quotidien entre à la Bibliothèque avec un nouveau cycle de conférences dont la première édition est consacrée au thème du corps, décliné dans tous ses états. Par Isabelle Queval, professeure de philosophie à l'INSHEA En savoir plus sur ce cycle : https://www.bnf.fr/fr/agenda/la-philosophie-du-quotidien


Citations et extraits (10) Ajouter une citation
Le matérialisme qui pose problème en médecine est celui qui inclut les phénomènes psychiques. Rien ne choque, semble-t-il, à imaginer la chair découpée, curetée, recousue, greffée, l'os raboté et redressé, les prothèses ou organes artificiels insérés dans le corps humain. Le corps est irréductiblement matière de ce point de vue. L'idée d'une explication biochimique et génétique de nos pensées, angoisses, plaisirs, du caractère, de la volonté, de l'imagination et de la mémoire et, pourquoi pas, de la création artistique, de la religion ou de la philosophie, plus problématique, pose, elle, immédiatement deux questions : celle de la possibilité d'une expérience subjective unifiée et celle de la liberté humaine.
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[A]u delà des discours sur la disparition des normes corporelles liée aux conditions de l'individualisme et à une conception monadique des individus – chacun fait ce qui lui plaît ! –, [n]ous assistons, au contraire, à la conservation et au renforcement de ces normes, via la prééminence d'un paradigme médico-sportif. Chacun fait ce qui lui plaît, certes, mais ce qui lui plaît se nourrit de l'imaginaire d'un corps sain, d'une maîtrise de sa procréation, de l'utopie d'une santé parfaite censée prémunir de la mort, d'un corps mince et « en forme », d'une injonction sportive dominante. L'aplatissement des valeurs n'est qu'illusion concernant le corps. Les critères d'intégration sociale et professionnelle, les images publicitaires l'attestent. La multiplicité des choix dans les sociétés démocratiques n'obère pas à l'impératif d'un corps sain, mince et sportif, sous contrôle.
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Ce corps hybridé, d’un certain côté, nous le vivons tous les jours, parce que nous sommes déjà techniquement hybridés - avec notre oreillette de téléphone, notre automobile, notre ordinateur, nous vivons déjà cette fusion avec l’artifice -, mais c’est d’autant plus manifeste quand cette fusion s’effectue dans le corps lui-même, ou quand sont modifiées la morphologie ou l’apparence du corps, comme c’est le cas avec les prothèses.

Le corps-machine, p. 116
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Par conséquent, on projette sur le fonctionnement sportif des fantasmes ou des idéaux démocratiques. Tout ce que la société manque, le sport devrait être à même de le réussir.

Le dopage et la tricherie, p. 70
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À ce titre, encore une fois parce qu’il se situe à la pointe de toutes les innovations et porte en lui tous les excès, le sport de haut niveau hyperbolise les problèmes du temps. C’est donc seulement en renouvelant ses valeurs, en les réinventant, et non en se référant, toujours, à celles du XIXe siècle, qu’il pourra relever les défis sociaux et éducatifs de la société d’aujourd’hui.

Introduction, p. 37-38
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La tricherie sociale est partout, le dopage social commun est partout aussi. Simplement, ce que l'on observe, c'est qu'il y a un traitement particulier réservé à la tricherie et au dopage dans le sport. Ce qui est intéressant, c'est de voir le rôle que l'on cherche à faire jouer au sport, pour que, justement, puisse se justifier le double traitement de ces phénomènes. J'ai dit plus haut que la compétition sportive apparaît comme une épure de la recherche de performance et du dépassement de soi ; elle représente aussi une forme d'épure de ce que devrait être le fonctionnement démocratique. Dans le fonctionnement sportif, on a l'idée d'une égalité des chances qui, visiblement est respectée lorsque les sportifs s'alignent derrière la même ligne de départ et respectent les mêmes règles, avec cette issue que l'on connaît bien : le meilleur gagne! Ce qui se met en scène là, c'est l'association épurée, schématique, d'un fonctionnement démocratique et d'un résultat aristocratique - d'ariston, le meilleur. "Que le meilleur gagne", c'est l'idée que dans le sport, grâce aux règles comme essence même du sport, on a une transparence ou une traçabilité de la performance : on sait comment un sportif a gagné parce qu'on l'a vu, on l'a mesuré et que c'est, d'une certaine manière prouvable. Cette conciliation entre démocratie des règles et aristocratie des résultats, ce fonctionnement réconcilié d'une méritocratie - qui au fond n'est que la justification d'une inégalité, par ailleurs, mais que le public accepte beaucoup mieux dans le sport que dans le reste de la société - font le succès du sport. On a là des fonctionnements simplifiés qui permettent d'affirmer qu'effectivement dans le sport, il n'y a pas de triche, il n'y a pas de favoritisme, il n'y a pas de "fils à papa", alors que, partout ailleurs dans la société, les moyens d'accéder à la réussite, au pouvoir, sont faussés, ou en tout cas beaucoup moins lisibles, et beaucoup moins transparents. Par conséquent, on projette sur le fonctionnement sportif des fantasmes et des idéaux démocratiques. Tout ce que la société manque, le sport devrait être à même de la réussir. Aussi, lorsque le sport atteste lui-même de ses dysfonctionnements, parce qu'il y a du dopage, parce qu'il y a de la corruption, parce qu'il y a de la tricherie, cela devient inacceptable. Le mythe - santé, pureté, égalité - est bafoué. Le sport ne devrait pas, dans cet ordre prescriptif, quasi moral - se conformer aux défaillances des autres activités sociales.
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La question n’est pas, d’ailleurs, de supprimer la compétition du milieu scolaire, car la compétition elle-même peut être, et elle est, éducative : apprentissage de l’émulation, de la victoire, de la défaite, de la relation aux autres, etc. Certains veulent éradiquer la compétition de l’éducation : ça n’est pas ça, l’idée, mais il s’agit de trouver et d’apprendre un sens de la mesure et du bienfait de l’exercice physique et de la pratique sportive - et je ne chasse pas ce mot de sport de l’univers de la pédagogie -, de trouver la part de cette mesure par rapport au modèle si prégnant qu’est le sport de haut niveau, modèle qui est, par ailleurs, extrêmement contestable.

Le corps-machine, p. 127-128
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Pour être sportif, il faut aimer jouer, même si le sport pratiqué n’est pas un jeu, à commencer par jouer avec soi, jouer de soi, se jouer de soi.

Introduction, p. 23
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D’autre part, je pense que l’être humain est technique par essence : il n’y a pas, d’un côté, un être humain pur, ou naturel, pour employer à dessein des termes surdéterminées, et puis, de l’autre côté, une technique aliénante. Je pense que l’être humain est technique par essence et que, dès lors qu’il a gravé, créé, etc., on était déjà dans un univers complètement technique qui s’est amplifié avec l’invention de la machine et qui s’amplifie aujourd’hui avec l’invention des technologies. Ce qui pose question, et qui souvent fait réagir, de cette manière technophobe, c’est que l’on a le sentiment que la technologie a tellement envahi nos univers, nos villes, nos moyens de nous déplacer, de communiquer, modifiant notre rapport à la vitesse, modifiant nos conditions de travail, que, effectivement, on peut parfois avoir le sentiment que l’être humain est dépassé, et qu’il est dans un rapport d’aliénation avec la technique. Il ne faut également pas sous-estimer la question de la surveillance, de la protection des données, de la biométrie appliquée à la vie sociale, etc.

Le corps-machine, p. 128-129
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Bouger est notre ordinaire, quand nous n’en sommes pas privés par un accident de la vie ou des circonstances exceptionnelles. C’est aussi faire l’expérience la plus immédiate de notre corps.

Introduction, p. 11
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