Le 9 mars fut le dernier jour heureux que Mitia passa à Moscou. C’est du moins ce qu’il lui sembla.
Vers midi, il remontait avec Katia le boulevard Tverskoï. Subitement l’hiver le cédait au printemps ; au soleil, il faisait presque tiède, comme si réellement les alouettes étaient déjà revenues, apportant avec elles la chaleur, la clarté, la joie. Tout était humide, tout fondait, des gouttes tombaient des maisons, les concierges cassaient la glace sur les trottoirs et jetaient à bas la neige gluante ; partout, il y avait beaucoup de monde et d’animation. Les nuages hauts se dissipaient en mince fumée blanche qui se confondait avec le bleu humide du ciel.