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Citation de SophiePatchouli


Parallèlement à la proclamation de l'idéal révolutionnaire, Diego Rivera se sert aussi de cette peinture murale pour laisser exploser à la lumière publique sa foi en la vie, en la beauté sensuelle du corps féminin. (...)
Le corps nu de Lupe Marin offert sur les murs de l'école d'agriculture de Chapingo est provocateur et en même temps cosmique, comme l'étaient les grands nus de Modigliani exposés dans les vitrines de Montparnasse. (...)
En même temps, il n'y a sans doute jamais eu dans l’œuvre de Diego peinture plus imprégnée de religion que celle-là. Non la religion catholique romaine, alliée au pouvoir des reîtres et à l'argent, telle qu'il la représente dans la fresque de Chapingo, toujours disposée à jeter sur les piquants des agaves de corps nu et si doux de la femme indienne, productrice des fruits et de ceux qui les travaillent et dont la peau a la couleur de l'ambre. Mais d'une religion païenne, chthonienne, primitive, la religion de la femme-terre, féconde et généreuse, dont le ventre distendu et les seins gonflés sont les éternels symboles, et qui règne, allongée sur le lit du ciel, bras ouverts, au-dessus de la terre des hommes. Image la plus ancienne et pourtant la plus neuve du monde, que Diego a choisi d'offrir sur le mur du fond de la chapelle, là où, naguère, se dressait l'autel où était célébré un sacrifice devenu parodique.
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