On ne pouvait pas dormir sur les routes du désert. On vivait, on mourait, toujours en regardant avec des yeux fixes brûlés de fatigue et de lumière. Quelquefois les hommes bleus rencontraient un des leurs, assis bien droit dans le sable, les jambes étendues devant lui, le corps immobile dans des lambeaux de vêtements qui flottaient. Sur le visage gris, les yeux noircis fixaient l'horizon mouvant des dunes, car c'est ainsi que la mort l'avait surpris.