AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

Citation de Charybde2


Il s’arrêta pour examiner le lit du ruisseau et ses berges, et en conclut que la source redoutée était sur sa droite. Il réfléchit un instant, sans cesser de frictionner ses joues et son nez, puis contourna la piste par la gauche, marchant avec précaution et s’assurant de la solidité du sol à chacun de ses pas. Une fois hors de danger, il mâcha une nouvelle chique et se remit à cheminer à six kilomètres à l’heure.
Au cours des deux heures qui suivirent, il rencontra plusieurs autres pièges de ce genre. En règle générale, la neige qui couvrait ces mares cachées était un peu affaissée et présentait un aspect plus luisant, qui prévenait du danger. Pourtant, il eut une nouvelle alerte et n’évita l’embûche que de justesse. Une autre fois, pris d’un doute, il incita le chien à passer le premier. Le chien refusa d’avancer et se figea jusqu’à ce que son maître le pousse en avant. L’animal traversa en hâte la surface blanche et intacte avant de s’enfoncer subitement puis de patauger péniblement pour regagner un sol plus ferme. Ses pattes étaient trempées et, en un rien de temps, l’eau qui en dégoulinait se transforma en glace. Il s’efforça aussitôt de faire fondre la glace qui raidissait ses pattes en la léchant, puis il se coucha dans la neige pour tenter d’extirper à coups de crocs la glace qui s’était incrustée entre ses doigts. Il savait d’instinct quelle douleur il ressentirait s’il ne se débarrassait pas de cette glace. Il n’en avait pas conscience : il ne faisait qu’obéir à une injonction mystérieuse qui montait des tréfonds de son être. Mais l’homme, lui, en avait la notion, ayant pu se former un avis sur ce sujet, et il ôta l’une de ses moufles pour aider son chien à arracher les particules de glace de ses pattes. Il n’exposa pas ses doigts plus d’une minute, stupéfait par la vitesse à laquelle ils s’engourdissaient à l’air libre. Il faisait rudement froid, en effet. Il réenfila sa moufle précipitamment et se frappa violemment la main contre la poitrine.
Commenter  J’apprécie          30





Ont apprécié cette citation (3)voir plus




{* *}