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Citation de jovidalens


Je regrette souvent d'être né en cette période particulière de l'histoire du monde. Concernant les serviteurs : comme je voudrais vivre en cet âge d'or du futur où la domesticité ne sera plus ! N'existera plus alors que le service de l'amour. En attendant, comme je vis ici et maintenant, que j'ai l'esprit pratique et que je comprends la raison et la nécessité du partage du travail, j'accepte les domestiques. Résignation qui ne signifie nullement que je doive leur manquer de respect. Dans ma belle maison, leurs chambres ne seront pas des taudis ni des trous à rats. Je prévois que ceci me vaudra quelques disputes avec l'architecte. Les serviteurs auront des salles de bains, des toilettes, le confort que demanderont leurs moments de loisir, leur vie d'être humain - même si je dois travailler le dimanche pour payer tout cela. Division du travail ou pas, j'estime qu'un homme n'a pas droit à des serviteurs, à moins de les traiter en êtres humains, faits de la même glaise que lui, irrigués des mêmes nerfs, animés des mêmes désirs, des mêmes contradictions, des mêmes irritations, des mêmes adorables particularités. Le paradis au salon, l'enfer à la cuisine : ce n'est pas l'atmosphère que doive respirer l'enfant en pleine croissance - ni l'adulte d'ailleurs. L'une des objections majeures à l'esclavage - objection égoïste s'il en est - était l'effet qu'il produisait sur les maîtres eux-mêmes.
Et de ce fait, l'un des principes directeurs de la construction de ma maison sera que son entretien n'exigera qu'un minimum de travail et d'embarras. Cette maison ne sera pas propre comme un sou neuf ; on ne pourra pas s'y mirer ; je ne veux pas de cette perfection sans tâche qui trahit en fait la tragédie de la corvée.
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