Jos se tapit dans un bosquet, inspecta méthodiquement les environs. Devant lui, au sommet d’un monticule, se trouvait un érable fort respectable. Il quitta sa cachette, rampa dans les herbes folâtres jusqu’au pied du géant. Le voyant si gros, si ferme, il lui donna une tape amicale et, après avoir craché dans ses mains, grimpa lentement jusqu’au premier embranchement. Arrivé là, ce fut un jeu d’enfant. Il ajusta la bandoulière de son fusil, monta un peu plus haut. Puis, lové comme un serpent le long de la branche qu’il avait choisie, il imita par trois fois le cri du hibou en se servant de ses mains comme d’un porte-voix.
De bruit sourd et confus qu’il était. Le murmure mystérieux était devenu chant. C’était une espèce de mélopée faite de cascades de petites voix d’une gaieté sereine… » […]
La sève bruissait; puis, interceptée par son oreille, elle grimpait lentement à son cerveau d’où elle descendait vivifier son sourire.
Opiniâtre, minuscule, patient et rusé, tel un insecte noir et dur sur un sol de béton, Jos Carbone avançait dans la nuit
L’air qui lui chatouillait la nuque était bon. Marcher l’exaltait. Les odeurs, les sons, les plus petites lueurs venues du ciel, elle les enregistrait avec précision. »