Je restais là, jusqu’à ce que la tombée de la nuit me surprît ou plutôt jusqu’à ce que ma mère s’écriât, avec agacement, par la fenêtre de sa chambre : "Alors, François, tu rentres, tu ne vois pas qu’il fait sombre ! Je ne vais pas rester là à t’attendre toute la nuit !" C’était un rituel. J’aurais pu rentrer de mon propre gré pour lui éviter une contrariété. Mais j’avais quelque plaisir à l’indisposer et l’excès de ses réactions me disait vraiment, ainsi que je le pensais, à quel point elle ne m’aimait pas. Cependant, tant qu’elle m’appelait, c’est que j’existais encore.
"Ô mon cher Ange, allez, je vous en conjure, où mon Jésus repose. Dites à ce divin Sauveur, que je L'adore, que je L'aime de tout mon cœur. Invitez cet adorable Prisonnier d'amour à venir dans mon cœur, à y fixer son Séjour. Ce cœur est trop petit pour y loger un si grand Roi, mais je veux l'agrandir par l'Amour et la Foi. Ainsi soit-il."