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Citation de araucaria


Algérie, jeudi 2 août 1962.

Hier matin, le jour de l'anniversaire de notre Amour, j'ai reçu votre dernière lettre.
Moi aussi, ça sera ma dernière lettre.
Depuis hier, il y a trop de pensées qui m'ont retourné la tête et le coeur. J'ai pensé d'abord ne plus vous écrire parce que je ne trouvais pas les mots. Ce n'est pas la peine de vous dire ce que je ressens, vous le savez bien. Ce n'est pas la peine de l'étaler, dans très longtemps ça s'effacera.
Je commence à comprendre que les joies ne sont pas éternelles, les peines non plus. On croit pouvoir manier la vie à sa guise, on croit pouvoir décider du bonheur qu'on veut, mais la vie ne s'achète pas. Elle nous donne notre part de joies pour notre part de peines, c'est le sort commun pour tous. On est trop exigeant de bonheur, plus on en reçoit, plus on en attend, mais le destin est plus juste que nous : il donne à chacun ce qu'il mérite, pas plus ni moins.
Pour la seconde fois, je rencontre la vraie douleur. La première, c'était la perte d'un ami, la seconde, c'est la perte de l'amour. Il y aura encore beaucoup d'autres peines, d'autres joies, petites ou fortes.
Vous me dites "pardonnez-moi!".
Je n'ai pas à vous pardonner, aimer ce n'est pas une faute.
Vous m'avez donné deux années de bonheur, deux années d'amour, personne, aucune femme, ne m'a jamais offert tant de bonheur et la richesse d'un tel amour.
J'ai été profondément heureux, cela vaut bien la peine que j'éprouve aujourd'hui. (...)
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