AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

Citation de Partemps


D'autre part, si l'année dernière à propos de cette petite
surface topologique à laquelle j'ai fait une si grande part,
certains ont pu voir se suggérer à leur esprit certaines
formes de reploiement des feuillets embryologiques, voire des couches du cortex,
personne…
à propos de la disposition à la fois bilatérale et
nouée d'intercommunication orientée de ce graphe
…personne n'a jamais évoqué à ce propos, le plexus solaire.
Bien sûr je ne prétends pas la vous en livrer les secrets,
mais cette curieuse petite homologie n'est peut-être pas si
externe qu'on le croit et méritait d'être rappelée au début
d'un discours sur l'angoisse.
L'angoisse, je dirai…
jusqu'à un certain point la réflexion par laquelle
j'ai introduit mon discours tout à l'heure, celle qui
a été faite par un de mes proches, je veux dire dans
notre Société
…l'angoisse ne semble pas être ce qui vous étouffe,
j'entends, comme psychanalystes.
Et pourtant, ce n'est pas trop dire que ça devrait…
dans, si je puis dire, la logique des choses, c'est-à-dire
de la relation que vous avez avec votre patient.
Après tout, sentir ce que le sujet peut en supporter de l'angoisse,
c'est ce qui vous met à l'épreuve à tout instant.
Il faut donc supposer qu'au moins pour ceux d'entre vous
qui sont formés à la technique, la chose a fini par passer,
dans votre régulation, la moins aperçue il faut bien le dire.
Il n'est pas exclu - et Dieu merci - que l'analyste,
pour peu qu'il y soit déjà disposé…
je veux dire par de très bonnes
dispositions à être un analyste
…que l'analyste entrant dans sa pratique ressente de ses
premières relations avec le malade sur le divan quelque angoisse.
Encore convient-il de toucher à ce propos la question
de la communication de l'angoisse.
Cette angoisse…
que vous savez, semble-t-il, si bien régler
en vous – tamponner - qu'elle vous guide
…est-ce la même que celle du patient ?
Pourquoi pas ?
7
C'est une question que je laisse ouverte pour l'instant,
peut-être pas pour très longtemps, mais qui vaut la peine
d'être ouverte dès l'origine, si toutefois il faut recourir
à nos articulations essentielles pour pouvoir y donner une
réponse valable, donc attendre un moment au moins, dans les
distances, dans les détours que je vais vous proposer
et qui ne sont pas absolument hors de toute prévision
pour ceux qui sont mes auditeurs.
Car si vous vous en souvenez, déjà à propos justement d'une
autre série de journées dites « provinciales » qui étaient loin
de m'avoir donné autant de satisfaction, à propos desquelles
dans une sorte d'inclusion, de parenthèse, d'anticipation,
dans mon discours de l'année dernière, j'ai cru devoir vous
avertir et projeter à l'avance une formule vous indiquant
le rapport de l'angoisse essentiel au désir de l'Autre.
Pour ceux qui n'étaient pas là, je rappelle la fable,
l'apologie, l'image amusante, que j'avais cru devoir
en dresser devant vous pour un instant :
moi-même revêtant le masque animal dont se couvre
« le sorcier de la grotte Des Trois Frères », je m'étais imaginé devant vous,
en face d'un autre animal…
d'un vrai celui-là, et supposé géant pour l'occasion
…celui de la mante religieuse.
Et aussi bien, comme le masque que moi je portais,
je ne savais pas lequel c'était, vous imaginez facilement
que j'avais quelques raisons de n'être pas rassuré,
pour le cas où, par hasard, ce masque n'aurait pas été
impropre à entraîner ma partenaire dans quelque erreur sur
mon identité, la chose étant bien soulignée par ceci que
j'y avais ajouté que dans ce miroir énigmatique du globe
oculaire de l'insecte je ne voyais pas ma propre image.
8
Cette métaphore garde aujourd'hui toute sa valeur,
et c'est elle qui justifie qu'au centre des signifiants
que j'ai posés sur ce tableau, vous voyez la question que
j'ai depuis longtemps introduite comme étant la charnière
des deux étages du graphe pour autant qu'ils structurent
ce rapport du sujet au signifiant, qui sur la subjectivité
me paraît devoir être la clé de ce qu'introduit
dans la doctrine freudienne le « Che vuoi ? », « Que veux-tu ? ».
Poussez un petit peu plus le fonctionnement, l'entrée
de la clé, vous avez « Que me veut-il ? » avec l'ambiguïté que
le français permet sur le « me », entre le complément
indirect ou direct.
Non pas seulement : « que veut-il à moi ? », mais quelque chose
de suspendu qui concerne directement le moi qui n'est pas :
« comment me veut-il ? » mais :
- qui est « que veut-il concernant cette place du moi »,
- qui est quelque chose en suspens, entre les deux étages,
S ◊ a → d et m → i(a), les deux points de retour
- qui dans chacun désignent l'effet caractéristique et
la distance…
si essentielle à construire au principe de tout
ce dans quoi nous allons nous avancer maintenant
…distance qui rend à la fois homologue et si distinct
le rapport du désir et l'identification narcissique.

C'est dans le jeu de la dialectique, qui noue si
étroitement ces deux étages, que nous allons voir
s'introduire la fonction de l'angoisse, non pas qu'elle en
soit elle-même le ressort, mais qu'elle soit par les moments de
son apparition ce qui nous permet de nous y orienter.
9
Ainsi donc au moment où j'ai posé la question de votre
rapport d'analyste à l'angoisse, question qui justement
laisse en suspens celle-ci : qui ménagez-vous ?
L'Autre, sans doute, mais aussi bien vous-même et ces deux
ménagements pour se recouvrir ne doivent pas être laissés
confondus. C'est même la une des visées qui à la fin de ce
discours vous seront proposées.
Pour l'instant, j'introduis cette indication de méthode
que ce que nous allons avoir à tirer d'enseignement
de cette recherche sur l'angoisse, c'est à voir
en quel point privilégié elle émerge.
C'est à modeler sur une horographie2
de l'angoisse
qui nous conduit directement sur un relief qui est celui
des rapports de terme à terme que constitue cette tentative
structurale plus que condensée dont j'ai cru devoir faire
pour vous le guide de notre discours.
Si vous savez donc vous arranger avec l'angoisse,
cela nous fera déjà avancer que d'essayer de voir comment.
Et aussi bien, moi-même, je ne saurais l'introduire
sans l'arranger de quelque façon…
et c'est peut-être la un écueil :
il ne faut pas que je l'arrange trop vite
…cela ne veut pas dire non plus que d'aucune façon,
par quelque jeu psychodramatique, mon but doive être
de vous jeter dans l'angoisse avec le jeu de mots
que j'ai déjà fait sur ce « je » du « jeter ».
Chacun sait que cette projection du « je » dans une
introduction à l'angoisse est depuis quelque temps
l'ambition d'une philosophie dite existentialiste pour la nommer.
Les références ne manquent pas, depuis KIERKEGAARD :
Gabriel MARCEL, CHOSTOV, BERDIAEV et quelques autres, tous
n'ont pas la même place ni ne sont pas aussi utilisables.
Mais au début de ce discours, je tiens à dire qu'il me
semble que dans cette philosophie…
pour autant que de son patron - nommé le premier –
à ceux dont j'ai pu avancer le nom, incontestablement
se marque quelque dégradation ,
…il me semble la voir, cette philosophie,
marquée, dirais-je, de quelque hâte d'elle-même méconnue,
marquée, dirais-je, de quelque désarroi par rapport
à une référence qui est celle à quoi, à la même époque,
le mouvement de la pensée se confine : la référence à l'histoire.
C'est d'un désarroi…
au sens étymologique du terme3
…par rapport à cette référence, que naît et se précipite
la réflexion existentialiste.
Commenter  J’apprécie          00









{* *}