Jacques Laurent

Tu me méprises parce qu'avant d'écrire un roman, je ne fais pas de plan, c'est vrai. J'ai quelques caractères dans la tête, les vagues lignes d'une action, je suis tentée par des émotions, ça suffit pour que je me lance. Et j'ai raison, parce que le roman doit imiter la vie et que, dans la vie, aucun plan ne se réalise exactement. Elle a une faculté créatrice, elle invente avec imprévu. Par exemple : toi et moi, nous avons décidé d'un voyage en Italie. Nous l'avons fait. Nous avons respecté notre plan. Mais pouvions-nous prévoir les couleurs don ce voyage se teindrait, les dédales où nous nous égarerions ? Rien ne nous annonçait la situation où nous nous trouvons maintenant.