"Il est difficile dans un ouvrage qui s'est construit autour d'un grand personnage de l'Histoire d'échapper d'abord à une confidence. Au cours de plus de dix ans passés à de nombreux moments, plus ou moins longs, en compagnie de Saint Louis, quels ont été, comment ont évolué mes rapports avec lui? Je n'aurai certes pas l'outrecuidance d'esquisser un "Saint Louis et moi". Je crois que l'historien a le droit, et peut-être le devoir, de s'impliquer dans son sujet, y compris quand ce sujet est un personnage historique. Mais il doit, comme tout homme de science, même s'il s'agit d'une science aussi particulière et aussi conjecturale que l'Histoire, rester en dehors de ce qui est plutôt un objet, l'objet de son étude. L'historien n'est pas un juge. Il reste que c'est un des charmes et un des risques majeurs de la biographie historique que le lien qui s'instaure et se développe entre l'historien et son personnage.[...] Mais on ne vit pas impunément plus de dix ans avec un personnage, fût-il mort depuis sept siècles..."