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Critiques de Jacques Suffel (3)
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Jocaste - Le chat maigre - Le crime de Sylv..

Dans ce recueil, je vais m'attacher à la nouvelle, intitulée Le Chat maigre.



Anatole France m'ennuie. Au sens figuré, tout d'abord, puisqu'il est à la charnière du XIXe et du XXe (né en 1844, mort en 1924, ses oeuvres s'étalent de 1873 à 1933). Alors, je le classe où, moi, hein ? Les différentes anthologies le placent dans le XXe, mais je vais dénoter en le mettant dans le XIXe puisque ces deux nouvelles ont été écrites en 1879 et que, de toute façon, je ne lirai rien d'autre. Bon, ça, c'est fait !



Deuzio, il m'ennuie au sens propre du terme. Je pensais trouver dans Le Chat maigre, nom d'un restaurant (bizarre, hein ?) se situant dans un endroit un peu glauque (ah, voilà, on comprend mieux... Mais non... le titre est dû à une peinture... ça ne vous rappelle rien ?), une esquisse de vie comme dans La Maison du Chat-qui-pelote de Balzac. Vous comprendrez aisément la référence. Mais pourquoi ai-je soudain cette sensation de déjà-vu ?



On retrouve ici le milieu bourgeois comme dans la nouvelle de Balzac. Chez A. France, y gravitent des intellectuels et des artistes. C'est une peinture sur le mur du restaurant (et non plus d'une boutique) qui donne son titre à la nouvelle. Le Chat Maigre est situé rue saint Jacques (contre la rue saint Denis pour Balzac)... Allez, j'arrête là, on aura compris que je trouve plutôt cavalier de reprendre ainsi un thème, cinquante ans plus tard, comme si de rien n'était.



Parlons un peu du style... J'avoue que c'est le premier texte d'Anatole France que je lis. Eh bien, pfiouuu, c'est un peu lourd jeune homme ! Le style a mal vieilli. Et puis les dialogues à n'en plus finir, peu réalistes à mon sens, faits à base de clichés, de dictons ou de choses inutiles remplissant la page, je dis non !!! Tenez, en voici un exemple :



"L’affaire qui les réunissait fut traitée entre les rognons sautés et les petits pois au sucre. Monsieur Godet-Laterrasse provoqua les explications.

― Eh bien ! mon ami, dit-il à son futur élève, en lui tapant sur l’épaule, nous allons donc prendre nos grades dans la vieille Université ?

Monsieur Alidor, ainsi amorcé, dit en émiettant son pain avec nonchalance :

― Comme je vous l’ai écrit, mon cher Godet, et, par parenthèse, j’ai eu du mal à trouver votre adresse. C’est Brandt… Vous savez, Brandt, le tailleur, qui l’a découverte par le plus grand des hasards. Il vous cher­chait aussi à ce qu’il paraît.

— C’est possible, dit monsieur Godet-Laterrasse, en fai­sant dans le vide le geste d’écarter quelque chose.

— Comme je vous l’ai écrit, je compte sur vous pour préparer ce gaillard-là au baccalauréat, et en faire un homme.

Monsieur Godet-Laterrasse redressa son buste contre le dossier de sa chaise, plaça son visage horizontalement et dit :

― Avant tout, mon cher Sainte-Lucie, je dois vous faire ma profession de foi. Je suis inébranlable sur les principes. Je suis l’homme de fer qu’on brise mais qu’on ne plie pas.

— Je sais, je sais, dit monsieur Sainte-Lucie en conti­nuant d’émietter son pain."



Le Godet-Laterrasse devait avoir les chevilles qui enflent ! Et quel nom mes aïeux !

Dois-je parler de la narration ? Oh, allez, ne nous privons pas... Je la trouve aussi lourde que les dialogues.



Brisons-là ! Je ne renouvellerai pas l'expérience !
Lien : http://www.lydiabonnaventure..
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Jocaste - Le chat maigre - Le crime de Sylv..

Anatole France n'a pas le don de captiver son public par des récits remplis d'actions. Pour autant, j'estime que c'est un bon auteur.



En effet, à travers ces trois histoires, il montre son talent pour la narration. Narration douce, poétique, un peu mélancolique.

Il dresse un portrait de la vie parisienne à travers des personnages érudits et solitaires. Et malgré un manque d'actions certain, ses histoires se lisent bien. Elles ont l'avantage de bercer le lecteur avec beaucoup de douceur et une pointe d'humour.
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Jocaste - Le chat maigre - Le crime de Sylv..

Jocaste (1879)

Ce récit voit se dérouler trois morts tragiques, mais y mêle déjà certaines formes d’humour qu’on retrouvera plus tard dans l’œuvre d’Anatole France. Le premier chapitre s’ouvre sur René Longuemare, chirurgien militaire qui fait des expériences sur les grenouilles pour vérifier ses théories sur la douleur et contredire les stoïciens et Zénon d’Élée. Lui et Hélène Fellaire de Sisac s’apprécient, mais la timidité les empêche de se déclarer, et à l’instar des amours ratées de Tourguéniev, leurs chemins vont diverger. Le père d’Hélène la marie alors à un riche Anglais, prototype de l’obsessionnel maniaque, avare et ennuyeux, Martin Haviland, descendant du banquier Haviland. Sous la Terreur, la guillotine était passée par là mais le caissier de la banque, un certain Samuel Ewart, avait pu sauver des documents que le mari d’Hélène passe son temps à rechercher. Il soigne ses rhumatismes avec de la belladone, et son domestique tente de l’empoisonner en forçant la dose de sirop, mais l’épouse découvre la tentative à temps, et malgré son peu d’attachement pour son époux, chasse le domestique qui bientôt tente de se faire passer pour Samuel Ewart afin de toucher le magot, mais pour cela il lui faut d’abord faire disparaitre son acte de décès. Il le réclame en vain à son possesseur, le tue, et est condamné à la guillotine. Entretemps, Haviland meurt pour de bon. Hélène qui a revu son premier amour, est soupçonnée par la rumeur publique, et apprend que Jocaste, épouse mal mariée de Laïos s’est pendue. Elle se pend à son tour. Longuenare tente d’oublier son chagrin, et replonge dans le travail. Le récit se termine comme il avait commencé, avec des expériences sur les grenouilles. Ce récit, comme les autres œuvres d’Anatole France, est disponible en ligne sur Wikisource.

Le Chat maigre (1879)

Ce récit, œuvre mineure d’Anatole France en 14 chapitres, tire son nom d'une enseigne de la rue Saint Jacques à Paris, comme ce sera le cas plus tard de La Rôtisserie de la reine Pédauque. Beaucoup de personnages pittoresques y défilent auprès de la patronne, la grosse Virginie, parmi lesquels Rémi Sainte-Lucie, fils d’un ancien ministre haïtien qui prépare son baccalauréat sous la direction d’un certain Godet-Laterasse qui lui enseigne davantage Proudhon que les classiques, et Rémi n’obtiendra jamais son parchemin. Ce Godet-Laterasse, créole de la Réunion, est d’ailleurs davantage occupé par la rédaction de son ouvrage monumental, De la Régénération de la société par la race noire.

Rémi trouvera mieux que son baccalauréat : «Remi marchait à côté de Jeanne et regardait les ombres bleues de la nuit descendre des cils de la jeune fille sur ses joues rondes. Elle tourna vers le jeune homme ses yeux frais comme des violettes trempées de rosée, et, laissant voir ses dents sur lesquelles descendait un rayon de lune, elle dit ‘Maman ne comprenait pas du tout, mais pas du tout pourquoi vous étiez parti en voyage en même temps que nous. Mais moi j’ai bien compris que c’était parce que vous vouliez m’épouser’. M. Alidor, resté seul avec son fils, lui dit d’un ton moitié tendre, moitié bourru : ‘Elle est très bien, cette jeune fille. Tu n’en méritais pas une pareille. J’ai eu bien tort de ne pas raconter à madame Lourmel la vie que tu as menée à Paris, polisson'».

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