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Citation de enkidu_


§1. Adressée en mars 1028 à l’Empereur byzantin Constantin VIII , l’épître qualifiée précisément de constantinienne reproduit le Credo de Nicée-Constantinople sous la forme suivante :

« Nous croyons en Dieu (Allâh) le Père qui a domination (mâlik) sur toute chose, qui a produit (ṣâni‘) le visible et l’invisible, et en seul Seigneur Jésus (Yâsû‘) Christ, le fils unique de Dieu, le premier-né de toutes les créatures et non produit (maṣnû‘), vrai Dieu de vrai Dieu, de la substance de son Père, par la main duquel les mondes furent parfaitement édifiés et a créé toute chose ; pour nous, les hommes, et pour notre salut, il est descendu du ciel, s’est incarné de l’Esprit-Saint et est devenu homme, il a été conçu, est né de la vierge Marie, a subi la souffrance, a été crucifié à l’époque de Fîṭûs, fils de Fîlâṭûs, fut enterré, ressuscita (qâma) le troisième jour, est monté au ciel, s’est assis à la droite du Père et il est prêt à venir une deuxième fois afin de juger les vivants et les morts. Nous croyons en l’Esprit-Saint un, l’esprit de vérité qui provient (yakhruj) de son Père, esprit vivifiant, et en un seul baptême pour la rémission des péchés et des fautes, et en une assemblée unique, sainte, apostolique et catholique, en la résurrection de nos corps et en la vie sempiternelle (dâ’imat) jusque dans les siècles des siècles » (E, p. 384 - 385 ).

Bahâ’uddîne (une réincarnation de l’évangéliste Luc selon la tradition druze) tient à marquer que le « Messie des siècles » n’en a point prescrit l’ensemble. Et de mentionner l’Incarnation (yatajassad) dont la mention engagea les pontifes à introduire l’idolâtrie (E, p. 385 ). Le reproche reprend des éléments de la polémique anti-chrétienne musulmane partie du Coran lui-même (5:116) où Dieu fait mine de blâmer ‘Îsâ et sa mère d’avoir prétendu à la divinité. L’auteur va s’efforcer ici d’adapter le vocabulaire du credo à ses propres convictions. C’est ainsi que l’union hypostatique prend les couleurs d’une proclamation de la croyance unitaire :

« La convocation de l’unicité est la Parole (kalimat) unie (muttaḥidat) au Seigneur Messie, car sa substance s’est unie (muttaḥid) à la substance de la Parole de la franche et pleine unicité, car il ne s’est pas incarné (yatajassad) en son action avec quelque précepte ou loi que ce soit » (E, p. 398 ).

L’auteur se plaît à reprendre les termes techniques de substance, d’union et d’incarnation tout en les détournant de leur usage chrétien pour présenter Ḥamza, le proclamateur de la vérité unitaire, comme le vrai messie. (pp. 30-31)
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